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Gaël Tevaimoana Meslien, un enfant de Moorea avocat à Montréal

Il est l’un des rares Polynésiens à avoir passé le Barreau au Québec. Enfant de Moorea, Gael Meslien a réalisé un rêve : devenir avocat. Le jeune homme, originaire de Afareaitu, a, très jeune, su qu’il souhaitait porter la robe. « Au lycée déjà, quand ma professeure d’histoire m’a posé la question de ce que je voulais faire plus tard, j’ai répondu « du droit ». J’ai toujours voulu être avocat. Je me suis vite rendu compte que le droit était la pierre angulaire du fonctionnement d’une société. »

Il se lance donc dans une licence en droit à l’université de la Polynésie et décide ensuite de poursuivre ses études en métropole, à Lyon. Là-bas, il décroche un Master 1 en droit des affaires. « Une fois mon diplôme obtenu, je me suis aperçu que mon bagage académique était plus axé sur des compétences juridiques polynésiennes avec ma licence, et franco-européennes avec mon premier master. Ma curiosité m’a poussé à opter pour une formation qui me permettrait d’acquérir des compétences juridiques internationales. » Il intègre donc un Master 2 en droit des affaires comparé. C’est durant cette année qu’il découvre le Canada, lors d’un échange avec l’université de Montréal. C’est le coup de foudre. Son diplôme français en poche, il décide d’y retourner.

« Montréal m’a tellement plu que j’ai décidé de poursuivre mes études au Canada au sein de l’université de Montréal. J’ai effectué mes équivalences dans le but de passer les examens du Barreau de Québec. » À ce moment, son entourage montre un peu d’appréhension. « Ma famille a toujours été là pour moi depuis le début, mais ils ne comprenaient pas ma décision au début », se souvient Gaël.

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« quand on a un objectif, il faut aller jusqu’au bout. Il y a des sacrifices à faire, mais ça vaut la peine. »

« Tout le monde me pose la même question : pourquoi ne pas avoir passé le CRFPA en France ? Ça prend 6 mois pour devenir officiellement avocat au Québec là où ça prendrait deux ans en France. Sans compter que le taux de réussite au Québec oscille entre 60 et 70% alors qu’en France, on est de l’ordre de 10% de taux de réussite. Le choix est vite fait », explique le jeune homme.

Le Polynésien admet pour autant que l’adaptation au Canada n’a pas été facile. « J’étais au Canada en plein covid. Tout était fermé. On était en restriction. C’était compliqué (…) En hiver, il fait jusqu’à moins 30. Ce n’est pas évident. Mais quand on a un objectif, il faut aller jusqu’au bout. Il y a des sacrifices à faire, mais ça vaut la peine. »

Gaël compte bien revenir un jour exercer chez lui en Polynésie. « Je viens de prêter serment, je suis avocat. Je ne peux pas exercer en France. Mais depuis 2010, il y a une entente franco-québécoise qui permet de demander d’être inscrit au barreau de Paris, de Papeete sous réserve d’effectuer un examen oral. »

Pour le désormais avocat, il est important de revenir aux sources, « d’honorer ses racines » : « De nombreux polynésiens oublient leurs racines et ne veulent pas revenir. Ils pensent qu’ils sont trop diplômés et n’auront pas d’emploi. Je ne suis pas d’accord. »

Son rêve ? Aider à dynamiser l’économie du fenua. Me Meslien exerce actuellement dans un cabinet de Montréal spécialisé « dans l’implantation de sociétés étrangères. On a une clientèle internationale. On a une clientèle qui œuvre dans les nouvelles technologies et les énergies renouvelables. Je pense que cette clientèle pourrait venir s’adapter et respecter la culture et le savoir-faire polynésien tout en donnant une nouvelle vision pour dynamiser l’économie locale. Je pense que mon bagage et le fait que je sois natif me permettront de mener à bien ces projets. » Il espère avoir l’occasion de discuter de ses ambitions avec les dirigeants du fenua, pourquoi pas le président du Pays en personne.

Mais avant de revenir sur sa terre natale dans quelques années, Gaël a d’autres projets. Il souhaite que son parcours puisse inspirer les plus jeunes. Et pour cela, il compte organiser, avec d’autres amis polynésiens et diplômés hors du territoire, des visio-conférences « type questions réponses à destination des Polynésiens qui auraient des questions sur la poursuite des études à l’international. Pour dissiper leurs inquiétudes et susciter chez eux une curiosité, pour qu’ils quittent le fenua, aillent chercher des compétences avant de revenir. » Il invite déjà les établissements scolaires intéressés à le contacter.

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