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Hausse du prix des hydrocarbures : les transporteurs des Raromatai grincent des dents

(crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Le conflit entre l’Ukraine et la Russie a fait exploser le cours du baril de pétrole : le prix est passé de 69,23 dollars US au 1er janvier 2022 à 97,59 dollars US le litre le 23 février. Même si le Pays a annoncé supporter le surcoût au moins jusqu’en juin, en injectant près de 3 milliards de Fcfp, les hausses annoncées en novembre et en février se font tout de même ressentir aux îles Sous-le-Vent. Warren, gérant d’une société de taxis à Raiatea, passe à la pompe 2 à 3 fois par semaine : « C’est un surcoût. Moi déjà, j’en ai discuté avec mes chauffeurs pour savoir comment faire par la suite. On travaille quand on peut donc j’arrive à payer ce que je dois payer mais je ne vais pas cacher que c’est très très dur. L’augmentation du carburant, elle est là, mais augmenter nos prix, on ne peut pas le faire du jour au lendemain », explique le gérant.

Les prestataires nautiques eux aussi ressentent cette augmentation. Pour l’heure, ils arrivent encore à couvrir la dépense sans toucher au tarif de leur prestation. Mais cela ne pourra pas durer bien longtemps. « C’est vrai qu’on a subi une hausse de 15 Fcfp le litre depuis le mois de novembre et que ça représente une plus-value de 12 000 Fcfp par mois », constate Bruno Fabre, patron d’une société d’excursions. « Pour l’instant, on tient le coup mais il faudrait pas que ça double ou triple d’ici les mois qui viennent. Parce qu’à ce moment-là, on sera obligés d’augmenter les prix tout simplement, jusqu’à ce que les clients trouvent qu’on soit trop chers ».

Si la hausse du prix du baril de pétrole perdure en raison de la guerre en Ukraine, le Pays pourrait ne plus absorber cette augmentation. Les transporteurs sont inquiets. Ils ne se sont pas encore remis de la crise économique provoquée par la covid et il faut déjà faire face à cet autre problème. Des solutions peuvent être envisagées par le Pays, estime les transporteurs : « les pêcheurs ont des avantages en carburant, ils ont la détaxe. Nous, transporteurs terrestres, on ne l’a pas. Si on peut demander au Pays de faire ce geste ou de le mettre en projet », réfléchit Warren. De son côté, Bruno Fabre estime que « ce serait intéressant de pouvoir faire un abattement sur la déclaration du chiffre d’affaires, parce que si on doit demander des aides avec simplement une carte professionnelle de prestataire, il va y avoir des abus comme ça s’est passé depuis longtemps ».

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En attendant, un autre problème se pose en ce moment dans les îles : le ravitaillement fonctionne au ralenti depuis deux semaines, notamment depuis l’accident du Taporo VII.

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