D’un côté des prestations à honorer, de l’autre des reports de paiement pour toutes les entreprises. A défaut de cotisations, le régime général des salariés ne fera pas long feu. Alors que l’étau se resserre, le directeur a déjà pris contact avec les banques pour solliciter un prêt avec la garanti de l’Etat. Reste à savoir si le pays s’engage à garantir une petite part de risque, interrogent les syndicats. « Si la CPS devait, pour assurer sa liquidité de trésorerie, faire un emprunt, l’Etat garantit 70, 80, 90 et le Pays garanti le reste, le complément, de façon à ce qu’on ait une garantie totale sachant que la CPS c’est une mission de service public (…) », explique Dimitri Pitoeff, administrateur A Tia i Mua de la CPS
Du côté du Pays justement, on répond présent : « Nous sommes à leur côté. Nous avons demandé aussi à l’Etat de pouvoir nous accompagner sur ce volet CPS parce qu’il est important que la solidarité nationale s’exprime avec nous parce que les montants sont tels… Le Pays finance la solidarité polynésienne, l’Etat heureusement, a étendu les dispositifs nationaux pour les petites entreprises et pour les garantis des prêts avec les banques, mais le volet CPS n’a pas encore été traité », déclare le ministre de l’Economie et vice-président du Pays Teva Rohfritsch.
Le scénario idéal reste cependant celui d’une reprise partielle et progressive, qui ne mettrait pas en péril les mesures sanitaires. Tout l’enjeu étant d’éviter un emprunt colossal. Le discours des administrateurs n’est pas pour autant alarmiste : « Les pertes étaient estimées à 15%. La recette de cotisation mensuelle est normalement, autour de 8 milliards. 15% de 8 milliards, ce sont 1.2 ou 1.4 milliard qui vont manquer », estime Dimitri Pitoeff.
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On est donc loin des 6,5 milliards de perte annoncés dans certains médias. D’autant que la CPS compte près de 17 milliards en trésorerie disponible.
Dans une économie très largement soutenue par des dépenses publiques de l’Etat et du Pays, certains administrateurs notent qu’il y aura toujours des recettes. Cotisations qui pèsent près de 8 milliards par mois, soit un total de 90 milliards en 2018.
Avec 15 à 17 milliards de réserve, la CPS aura atteint ses limites fin juin. Si d’ici là l’économie ne rebondi pas, le scénario d’un emprunt sera alors incontournable.