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Les coprahculteurs, en difficulté, attendent l’augmentation du prix du coprah

Les agriculteurs de Taha'a peinent à vivre de leur activité. Crédit : Tahiti Nui Télévision

Les coprahculteurs, en difficulté, attendent l'augmentation du prix du coprah

Dans bien des îles, le travail dans la cocoteraie constitue une source de revenus importante. À Tahaa, des centaines de foyers vives de la coprahculture. En plus d’être difficile, ce travail demande force et dextérité. À 150 Fcfp du kg, le prix reste encore faible comparé aux dépenses en location de séchoir comme ici et surtout au coût de la vie. Pour les coprahculteurs, une revalorisation ne serait pas de refus.

« On doit payer la main d’œuvre pour ramasser les cocos et aussi pour extraire la noix et on doit aussi payer la location du séchoir qui ne nous appartient pas, explique une coprahcultrice. Un travailleur coûte 6000 Fcfp. Vous savez, lorsque vous allez au magasin, la boîte de cornes beef coûte 500 et quelques. Le riz, l’huile, tout a augmenté. Chez le Chinois, aujourd’hui, 5000 Fcfp ça équivaut à 1000 Fcfp. C’est pour cela qu’on demande à revoir le prix du coprah.« 

Marwata Benet est copra culture depuis 15 ans. Il produit jusqu’à 30 sacs de copra tous les 3 mois, soit 750 kg. Pas suffisant pour faire face à la charité de la vie. Alors, il a dû trouver d’autres sources de revenus. Chaque semaine, il prépare 10 sacs de 50 cocos secs décortiqués vendus au marché de pire à 2500 Fcfp le sac. La bourre, elle, sera broyée et revendue aux vanilliculteurs. « Comme tu peux voir ici, on utilise tout dans le coco. La bourre, le coco et puis la noix pour le coprah. Tout est bon. La vie est chère aujourd’hui. Même si tu as un fa’a’apu à côté, c’est difficile. Quand tu vas au magasin, l’argent est vite dépensé. Même à Tahaa, tout est devenu cher.« 

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La réaction du président du Pays Moetai Brotherson

TNTV : Le conseil des ministres a acté l’augmentation du prix du coprah cette semaine. À combien sera-t-il aujourd’hui ?
Moetai Brotherson :
« Écoutez, il y a encore un arbitrage qui doit s’opérer en début de semaine prochaine. Nous faisons très attention aux mécanismes qui sont inflationnistes.
Je pense que tout le monde est sensible à l’inflation. Trop augmenter le prix du pene pūhā a un effet inflationniste. Nous, on cherche la bonne augmentation. Il y aura une augmentation.
Ça sera par un arrêté CM. Mais non pas, on n’a pas besoin d’un collectif pour faire ça, puisqu’on a aujourd’hui les moyens de réarranger, de trouver des crédits pour faire cette augmentation du pene pūhā. Donc, ça sera par arrêté du conseil des ministres.« 

TNTV : Dans le sujet, il était surtout question de la cherté de la vie. Vous revenez d’une mission à Paris où il a été question d’aborder cette problématique en Polynésie. Est-ce que vous avez pu explorer des solutions qu’on peut appliquer dès aujourd’hui en Polynésie française ?
Moetai Brotherson :
« Écoutez, ce serait trop beau. C’était une mission flash, d’abord, qui avait pour objet de signer le CDT, le contrat de développement et de transformation. Ça, c’est chose faite. Je l’ai fait lundi avec la ministre des Outre-mer.
Ensuite, on a balayé l’ensemble des sujets. Ça va de l’électricité à, effectivement, le secteur primaire, cette filière pêche qu’on veut pouvoir améliorer encore. Donc toutes ces discussions-là, il va falloir qu’on les reprenne avec le prochain gouvernement qui résultera des législatives, puisqu’il y aura certainement un nouveau gouvernement. Peut-être qu’on retrouvera l’actuel ministre des Outre-mer, mais il faudra reprendre l’angle avec Paris. »

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