Les plus belles pièces exportées se vendent à 95% réfrigérées, prêtes à être conditionnées et expédiées par avion le plus rapidement possible. En 2019, 1 500 tonnes de thon rouge principalement ont été exportées ; 766 tonnes en 2020, c’est moitié moins. Et 2021 débute avec l’arrêt forcé de la filière export. Plus aucun vol ne dessert les États-Unis, principal marché à l’export.
« Du coup, le produit qui est censé être exporté va forcément se retrouver sur le marché local, explique Yann Ching, armateur et mareyeur. Il va y avoir un engorgement qui va impacter l’ensemble de la filière. Je ne parle pas que pour les pêcheurs hauturiers, mais également pour les pêcheurs côtiers, les poti marara. »
Avec des stocks de thon à écouler sur le marché local, le prix au kilo sur les étals devrait tendre à la baisse. C’est la bonne nouvelle pour les consommateurs. Mais au port, la crainte est réelle. Armateurs et mareyeurs vont devoir se réorganiser pour maintenir leurs comptes à l’équilibre.
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« Il va falloir bouger ce poisson-là jusqu’à des tarifs dont on ne sait pas jusqu’où ça peut tomber, reprend Yann Ching. Et le problème c’est que si les rendements derrière ne suivent pas, c’est-à-dire si on ne pêche pas assez de volume pour pouvoir compenser cette baisse de prix, je ne sais pas si demain les pêcheurs vont pouvoir équilibrer leurs comptes. »
Sans la filière export, certains armateurs pourraient réduire leurs campagnes de pêche et laisser des bateaux à quai, avec la crainte de pertes d’emplois et de revenus pour les marins.
70 thoniers occupent le port de Fare Ute. À court terme, les mareyeurs souhaitent, avec d’autres acteurs économiques de l’import-export, la mise en place de vols cargo vers les États-Unis.