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Sur le départ, Michel Monvoisin fait le point sur la situation d’Air Tahiti Nui

A quelques jours de son départ, Michel Monvoisin livre son analyse sur les perspectives de croissance de la compagnie au tiare. (Crédit: TNTV)

Dans son bureau, un premier carton rempli du traditionnel collier d’adieux donne le ton. Car après plus de 10 ans à la tête d’Air Tahiti Nui, Michel Monvoisin s’est attaché à ses équipes.

« Ils m’ont fait une belle fête mardi soir. On a fait une soirée et dans des soirées comme celle-là, les gens s’expriment. Ils m’ont fait part de ce qu’ils avaient beaucoup apprécié : une stabilité et une vision sur l’avenir. Ce que les gens craignent souvent, c’est le changement. On en veut bien, mais on en a toujours peur. On veut de la stabilité et de la visibilité », explique-t-il.

Densité de la concurrence, capacité d’accueil limitée et manque de place à l’aéroport : les freins à la croissance ont bien été identifiés par la Chambre Territoriale des Comptes dans son dernier rapport. Mais Michel Monvoisin met aussi en avant l’émergence de nouveaux facteurs de croissance, comme celui de la rareté des avions qui oblige de plus en plus de compagnies à retirer leurs appareils sur les lignes les moins rentables.

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« United Airlines passe de 5 à 4 fréquences et d’un 787-900, à un 787-800, c’est-à-dire un avion plus petit. Ils enlèvent beaucoup de capacité sur la Polynésie. Pourquoi ? Parce qu’ils ont probablement besoin de capacité ailleurs », analyse le PDG sur le départ.

Et notamment du côté de l’Asie, qui reprend progressivement le rythme de fréquentation touristique d’avant la période Covid. « Il est très dur d’avoir des avions en ce moment car avec le Covid, les délais de fabrication et de livraison se sont allongés. Donc, les grandes compagnies essayent d’optimiser leurs avions. Pour le faire, elles les mettent là où il y a du volume et du remplissage. Quand la Chine va se rouvrir, là, on sera content d’avoir Air Tahiti Nui pour se substituer à ces compagnies, pour mettre des sièges là où elles les ont enlevés », estime Michel Monvoisin.

Au-delà du retrait éventuel de la concurrence, la hausse des prix des billets permettrait selon lui de couvrir les pertes structurelles de la compagnie au tiare. « Structurellement, les pertes sont autours d’1,5 milliard de francs par an, dans les conditions d’opération d’aujourd’hui. Mais pour couvrir 1,5 milliard, avec 5 à 6% d’inflation sur les billets d’avion, on arrive à l’équilibre. 80 % du chiffre d’affaires d’Air Tahiti Nui vient de l’extérieur. Et l’inflation, quand on va la passer, on va la passer sur les touristes. On peut maintenir des prix bas pour les locaux. C’est 20% du chiffre d’affaires. C’est sur les 80% que l’on peut jouer », dit-il. Et d’ajouter : « un touriste qui paye 1500 dollars la nuit à Bora Bora, on peut lui passer 5% d’inflation sur le billet d’avion. Je pense qu’il les paiera ».

Michel Monvoisin s’apprête à laisser sa place à Philippe Marie. Son successeur prendra officiellement ses fonctions dès ce lundi. Il présentera alors sa feuille de route, notamment pour assainir les finances. Ce qui pourrait passer par la prospection d’un nouvel investisseur au capital de la compagnie locale.

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