La perle du Pacifique, phare du tourisme polynésien, est probablement l’île qui a le plus souffert ces derniers mois du cloisonnement du fenua. Elle est aujourd’hui celle qui se réjouit le plus de ce nouveau départ. Car malgré le support de la clientèle locale, des prestataires aux pensions de famille, tout l’équilibre économique de l’île a été chamboulé.
« La baisse, elle est énorme. Elle est facilement, à la louche, de 80% de perte d’activités », témoigne Rainui, prestataire touristique sur Bora Bora. Quant à Marina, artisane du marché, elle dit avoir été « obligée de fermer pendant deux mois ». « Il n’y a pas de rentrées d’argent ».
« La clientèle touristique faisait quand même partie de 50% de la clientèle qu’on avait dans ce restaurant », déclare Julien, restaurateur sur l’île. « Pour l’instant, on s’en sort. C’est sûr que les mois sont difficiles. Et quand je dis qu’on s’en sort, c’est que déjà, quand on arrive à faire 0 à la fin du mois, on est content ».
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L’annonce de l’ouverture des frontières est ainsi vécue comme une libération. Si certains regrettent de ne pas voir arriver les Européens, les Américains sont les bienvenus. « J’espère qu’au fil des mois, on aura le marché européen qui va s’ouvrir. Le marché asiatique, on y croit pas trop mais déjà, rien que le marché américain, ça va sauver Bora Bora », s’est réjouit David, gérant d’un club de plongée.
Un avis qui n’est pas partagé par Claude, gérante d’une pension de famille, et qui a vu son chiffre d’affaires diminuer de 50% par rapport à 2019. « Pour nous, ça ne va pas changer grand chose parce que l’essentiel de notre clientèle est européenne, voire française. Donc on continue à avoir des annulations, au contraire ».
Pour Rainui, l’ouverture des frontières a été suivie d’un pic de réservation hélas freiné par un nombre similaire d’annulation en raison de l’impossibilité de voyager avec des enfants. Par ailleurs, les conditions d’entrée au fenua restent encore floues pour le marché américain…