Elles brillent au soleil, sont juteuses et bien rouges : les grappes de tomates du jardin de Rocatien Puhetini sont une prouesse en matière agricole : elles poussent sans terreau ni adjuvants chimiques.
Le petit potager a surpris la délégation par la qualité de ses légumes. « On m’avait toujours expliqué qu’en raison du caractère sablonneux, du corail etc. que c’était dur à faire pousser, mais aujourd’hui, on voit que c’est le contraire se réjouit Eric Spitz, haut-commissaire de la République en Polynésie française. L’autosuffisance alimentaire est une ambition légitime de la Polynésie. On l’a vu, à la foire agricole, il existe des kits à disposition du grand public, et qui permettent au bout de six semaines de faire pousser un peu de tout. C’est important ».
Il est rare de trouver un fa’a’apu aussi développé en pleine terre dans les atolls. « On a toujours dit que pour planter des légumes aux Tuamotu, il fallait faire venir du terreau, qu’il fallait une préparation spéciale de la terre. Et ce que l’on voit ici est assez bizarre, puisqu’on voit des tomates, des concombres, des pota chinois… plantés dans du sable. (…) Il y a quand même un secret : de l’eau mélangée avec du poisson etc. (…) On retrouve le goût de la tomate, on sent bien qu’il n’y a pas de produits chimiques ou autres. C’est excellent » déclare Edouard Fritch, président du Pays.
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Et pourtant, l’artisan de ce jardin, Rocatien, n’était initialement pas agriculteur : « Étant diabétique, au départ, j’ai planté pour moi-même. Et puis voilà le résultat aujourd’hui, il y a des tomates, du pota, des salades, des poivrons… ».
Aujourd’hui, Rocatien produit jusqu’à 500 kilos de tomates chaque mois. Il fournit la cantine de l’école de Kauehi ou encore celle de Makemo.
L’expérience devrait s’étendre sur d’autres terrains de l’atoll, et sans doute prochainement dans l’ensemble de l’archipel.