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La Petite Fourmi de feu éradiquée de la vallée Maruapo

Source association Manu

Maruapo débarrassée de la petite fourmi de feu

L’éradication de la colonie de Petites Fourmis de Feu (PFF) dans la falaise de la vallée Maruapo, à Punaauia, est désormais officielle, annonce l’association Manu dans un communiqué.

Aucune présence de Petite Fourmi de feu n’a été relevée depuis plus de 3 ans. « Cette colonie menaçait directement la survie du Monarque de Tahiti et avait délogée 5 d’entre eux à l’entrée de la vallée. Cette opération représente deux exploits : éradiquer complètement une méga-colonie sur plusieurs hectares de forêts, ce qui n’avait jamais été réussi auparavant en Polynésie française ; et traiter une falaise vertigineuse et impraticable, sur plus de 300 mètres de haut, ce qui reste une grande première au niveau mondial.« 

La Petite fourmi de feu (Wasmannia auropunctata), est classée parmi les pires fourmis invasives au monde rappelle l’association. Sa piqure est très douloureuse, elle prolifère dans les arbres, rend les animaux sauvages ou domestiques aveugles. Dans les forêts qu’elle contamine, il ne reste qu’elle et les insectes qu’elle élève (type puceron). Elle se répand actuellement quasi inexorablement en Polynésie et dans le Pacifique.

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Entre août 2017 et Janvier 2018, ce sont 16 hectares de forêts et de précipices qui ont été traités.

Les Petites Fourmis de feu sont véhiculées principalement par les activités humaines. La colonie délogée de la falaise provenait des habitations du Lotissement de Te Maru Ata situées juste au-dessus, précise l’association. Afin qu’elle ne recolonise pas la falaise, il a fallu agir également sur 60 maisons (7,2 hectares) qui ont été traitées.

Lire aussi : Un drone pour éliminer la Petite fourmi de feu à Te Maru Ata

Le Monarque de Tahiti est un oiseau endémique en danger critique d’extinction qui ne survit plus que dans trois vallées de Punaauia et de Paea.

Monarque de Tahiti. Crédit : C Blanvillain

Cette opération a permis de sauver la vallée qui abrite la moitié de sa population mondiale : 103 individus en 2020.

Ces travaux pourraient aboutir à la mise en place de méthodes efficaces d’éradication des colonies de PFF en zone forestière souligne l’association Manu. Il est néanmoins nécessaire de vérifier l’efficacité de ce protocole sur d’autres zones forestières, notamment dans des zones plus humides de l’ile de Tahiti.

La PFF se propage grâce aux activités humaines. Une fois bien implantées, les colonies de PFF progressent environ de 50 mètres par an. En 30 ans, elle a colonisé la moitié des terres sur Arue ! Lors d’un questionnaire effectué auprès des propriétaires engagés dans la lutte contre la PFF à Punaauia, 5 comportements à risque sont ressortis :
 Ramener de plantes en pot ou de matériaux végétaux (tronc, coco, bourre de coco, fleurs type oiseaux de Paradis, bananiers…)
 Utiliser du terreau/ de la terre venant de l’extérieur
 Faire des travaux d’enrochement/remblai/gravier
 Aménager ou louer à de nouveaux locataires (la PFF est partout !)
 Récupérer des déchets variés (déchèterie, bord de route)
En cas de doute, il faut faire des tests : poser des bâtonnets avec du beurre de cacahuète. Le bâtonnet doit être à l’ombre et rester 1 heure en place. Après quoi, si vous observer une fourmi orange, minuscule (de la taille d’une petite tête d’épingle), qui se laisse tomber facilement du bâtonnet et qui reste autour du beurre de cacahuète au lieu s’installer directement dessus… vous êtes probablement en présence de cette peste.

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