Les innovations technologiques de ces dernières décennies ont indéniablement changé notre quotidien de manière positive. Mais la consommation de ces appareils n’est pas sans danger surtout lorsque vient l’heure de s’en débarrasser :
Les bateries des objets portatifs et sans fils fonctionnent principalement au lithium. « C’est un élément très sensible, qui peut exploser et prendre feu à partir du moment où elles sont dégradées » , explique le directeur général de Fenua Ma Benoît Layrle. Cas tristement célèbre, le Samsung Galaxy Note 7, lancé à l’été 2016, dont certaines batteries prenaient feu, voire explosaient. Le géant coréen avait stoppé sa production quelques mois plus tard. Reste le problème épineux du traitement de tels déchets.
« Lorsque ces produits se retrouvent à notre insu dans les déchets, ils sont manipulés par des engins et peuvent se casser, poursuit M. Layrle. C’est déjà arrivé que des incendies démarrent dans les camions poubelles » . Une problématique que Fenua Ma tente d’enrailler en proposant des points de collectes dans chaque commune afin de les envoyer vers la Nouvelle-Zélande. Entre « 200 et 250 tonnes » provenant des particuliers plus une centaine de tonne issue des professionnels est ainsi collectée. « On sait que le gisement est bien supérieur » , déplore le directeur de Fenua Ma.
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« On a de la chance que personne n’ait été gravement blessé »
Selon une étude des Nations Unies, seuls 17% des déchets électroniques ont été collectés et recyclés dans le monde en 2019, un chiffre relativement constant sur les quatre dernières années. Une problématique qui ne pourra pas se résoudre sans l’implication des professionnels. « Il faudrait qu’ils soient aussi sensibles au danger qu’ils représentent et qu’ils soient au moins des points de récupération, et nous pourrions passer gratuitement, note enfin M. Layrle. Aujourd’hui, nous avons la chance que le Pays nous accompage à 100% sur ce programme, d’un point de vue financier. On a de la chance que personne n’ait été gravement blessé, mais ça pourrait arriver très rapidement » .
Du côté de la fédération générale du commerce (FGC), on admet un manque de connaissances ou d’envie de certains revendeurs. Les commerçants s’interrogent néanmoins sur l’utilisation de la taxe pour l’environnement, l’agriculture et la pêche (TEAP), censée financer une filière de traitement. Cet impôt à l’importation rapporte au Pays près de 3 milliards de francs par an, selon la Cour des Comptes.
« Il y a des commerçants qui stockent et qui ne savent pas quoi en faire, confie le porte-parole de la FGC Guy Loussan. On s’adresse au Pays : nous payons une taxe, donc on aimerait que le Pays aide les commerçants à constituer des contenants et à traiter ces produits dangereux pour l’environnement » .
En attendant, Fenua Ma annonce organiser chaque mercredi après midi un point de collecte gratuit pour les particuliers. Lors de sa dernière opération spéciale DEE (Déchets d’Équipements Électriques et Électroniques), le syndicat a ainsi récolté 5 tonnes de déchets.
Pour plus d’information sur ces points de collectes, rendez-vous sur le site fenuama.pf