C’était en 2016, dans le Pacifique Ouest : la combinaison du phénomène El Niño et de l’oscillation climatique Madden-Julian aboutissait à une canicule marine (Marine Heat Wave) d’une intensité et d’une durée sans précédent, provoquant un blanchissement des coraux de Nouvelle-Calédonie et une mortalité massive de poissons au Vanuatu et à Fidji.
Pour évaluer les risques liés à ces épisodes dans les territoires français du Pacifique, et concevoir des réponses adaptées à la menace, l’Agence nationale de la recherche (ANR), dans le cadre du Programme prioritaire de recherche (PPR) Océan et Climat, lance le projet MaHeWa, financé sur quatre ans. Regroupant une douzaine de partenaires scientifiques et techniques, nationaux et régionaux, le projet MaHeWa , piloté par l’IRD, sera ainsi décliné en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française et à Wallis et Futuna, à partir du 27 novembre.
« S’appuyant sur une approche transdisciplinaire, et impliquant à la fois des climatologues, des océanographes-physiciens, des écologues spécialistes des coraux, de l’aquaculture et des efflorescences d’algues toxiques, mais aussi des anthropologues pour évaluer l’impact des canicules marines sur les socio-écosystèmes qui vivent des ressources océaniques, MaHeWa va élaborer des solutions pour réduire les vulnérabilités à ces événements », indique Sophie Cravatte, océanographe-physicienne à l’IRD en Nouvelle-Calédonie, qui porte le projet, avec ses collègues Catherine Sabinot (anthropologue, IRD, Nouvelle-Calédonie) et Guillaume Mitta (physiologiste, Ifremer, Polynésie française).
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En parallèle, MaHeWa explore la résilience socio-économique des territoires, l’élaboration de systèmes d’alerte précoce et la création de cartes de vulnérabilité. Ces travaux visent à fournir aux décideurs locaux les moyens d’agir efficacement face aux aléas climatiques.