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Mata Tohora veut faire évoluer le Code de l’environnement pour préserver la quiétude des baleines

L'association Mata Tohora, qui agit pour la préservation des cétacés, souhaite que le Pays fasse évoluer le Code de l’environnement pour restreindre le nombre d’embarcations les approchant. Elle milite également pour qu’un volet « culture » soit intégré à la procédure mise en place lors des échouages. ('Archives TNTV)

Cette semaine, un baleineau et une baleine ont été découverts, morts, sur les littoraux de Hao et de Moorea. « Les raisons des échouages sont très variées. Pour les cétacés, les dauphins et baleines, c’est du cas par cas. Il peut y avoir des animaux âgés, d’autres attaqués (…) En ce moment, comme on est en saison des baleines, il y a logiquement plus d’échouages », explique Agnès Benet, docteure en biologie marine et fondatrice de Mata Tohora.

Le baleineau de Moorea, qui avait « moins de deux mois », est décédé des suites d’une maladie. Quant à la baleine de Hao, sa mort serait aussi naturelle. Bien que l’implication de l’homme semble exclue dans ces deux cas, Mata Tohora considère que les animaux subissent trop de pression dans nos eaux.

« Il y a une quarantaine de bateaux de prestataires rien que sur Moorea. C’est beaucoup trop. La dernière étude que j’ai faite mentionne 28 minutes de temps de quiétude sur 12 heures pour les baleines à Moorea. On est donc dans un sanctuaire avec 28 minutes de temps de repos sur 12 heures. Ce n’est pas normal. Nous demandons des solutions pour le bien-être des baleines », martèle Agnès Benet.

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L’association a d’ailleurs lancé un manifeste sur Internet, signé par plus de 43 000 personnes actuellement. Un document qu’elle entend soumettre au gouvernement « pour demander que le Code de l’environnement puisse encore être amélioré ».

« Les problèmes sont nombreux et l’enjeu important »

« Il a déjà beaucoup évolué, mais les problèmes sont nombreux et l’enjeu important », souligne la biologiste qui attend, en premier lieu, « une baisse du nombre de bateaux autour des animaux ».

Autre revendication : l’intégration d’un volet « culture » dans la procédure déployée en cas d’échouage d’un cétacé. La semaine dernière, à Moorea, la dépouille du baleineau a été déposée sur une « terre sacrée ». « Quelqu’un est venu gentiment dire à nos vétérinaires que ce n’était pas possible de faire l’autopsie ici. Ce qu’ils ont accepté (…) J’entends ce message de la population qui demande que la culture soit prise en compte (…) Il faut l’intégrer à la procédure », estime Agnès Benet.

Et celle-ci d’ajouter : « il est important de savoir de quoi l’animal est mort pour éviter d’éventuels problèmes sanitaires et comprendre ce qu’il se passe dans l’environnement marin. Mais on peut intégrer la culture à la science ».  

Car un échouage de cétacé, « c’est toujours un pool de bactéries et de virus ». « La première chose à faire quand on trouve un animal échoué, c’est d’appeler la Direction de l’environnement, la gendarmerie, le tavana et d’informer aussi notre association. Et mettre en place un périmètre de sécurité pour protéger la population », conclut la biologiste.

« Il y a une quarantaine de bateaux de prestataires rien que sur Moorea. C’est beaucoup trop« , estime Agnès Benet. (Crédit: TNTV)
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