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Perliculture : l’UPF réalise une première mondiale en concevant un collecteur biodégradable

Elle a investi énormément de temps et a mobilisé l’ensemble de ses savoirs pour concevoir une une solution innovante destinée à améliorer la gestion des déchets perlicoles. A 30 ans, Margaux Crusot (ici en photo), docteure en écologie marine à l’Université de Polynésie, est l’une des récentes lauréates du prestigieux prix Jeunes talents l’Oreal Unesco. Les travaux de cette jeune femme ont abouti à la conception de collecteurs de naissains en biomatériau. Une première mondiale. (Crédit: TNTV)

Perliculture : l’UPF réalise une première mondiale en concevant un collecteur biodégradable

Elle veut rendre les lagons plus propres. Margaux Crusot planche depuis 5 ans pour trouver des solutions alternatives destinées à la collecte des huitres perlières. Car l’image de la filière perlicole est ternie. Les matériaux utilisés génèrent depuis 40 ans des volumes conséquents de déchets. Les collecteurs classiques en ombrières sont en effet polluants. Ils produisent des microplastiques et libèrent des substances toxiques dans les lagons, en se dégradant au fil du temps. « Dans les lagons perlicoles, ce qui correspond à 28 îles et atolls, il y en a 6 millions déployés, selon les autorisations délivrées », explique la chercheuse.

6 millions, et peut-être plus, donc. Les pratiques des perliculteurs ont été étudiées sur trois sites : les Gambier, Arutua et Takapoto. Selon les résultats obtenus, 1 600 tonnes de déchets plastiques seraient produites chaque année par l’ensemble de la filière. L’Université de Polynésie a œuvré avec la Direction des Ressources marines et un institut de recherches néo-zélandais pour concevoir la toute première version d’un collecteur écologique.  

« On est parti sur l’idée qu’on voulait quelque chose de 100 % biodégradable. On a donc sélectionné des matériaux pour produire notre biomatériau. Ils sont déjà connus pour être 100 % biodégradables. Donc, on partait sur une base sûre », ajoute Margaux Crusot.

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Les premiers prototypes ont été conçus grâce à une imprimante 3D. Pour aller plus loin dans l’innovation, l’équipe s’est renforcée avec le recrutement d’un spécialiste des matériaux. La production de collecteurs est désormais lancée à une plus grande échelle avec la collaboration d’un industriel de Tahiti, comme l’explique Tutea Richmond, docteur en sciences et génie des matériaux : « L’idée, dans un premier temps, c’était d’élaborer le moule de production qui sera utilisé sur leurs machines. Ensuite, il s’agit de suivre cette production pour arriver à la production d’un premier lot de prototypes qui a d’ores et déjà été immergé dans les îles pour réaliser des tests ».  

L’objectif, à terme, est de produire localement ce nouveau dispositif et d’inciter les perliculteurs à l’utiliser. (Crédit: TNTV)

Ce travail acharné de Margaux pour permettre à la filière perlicole d’être davantage écoresponsable a été reconnu au plus haut niveau. La docteure est lauréate, cette année, du prestigieux prix « l’Oréal Unesco Jeune Talent pour les Femmes et la Science ». Le prototype de ce collecteur biodégradable est breveté et cette innovation est une première au niveau international.

« Cela fait rayonner notre projet bien au-delà de nos frontières », se félicite Nabila Gaertner-Mazouni, professeure d’écologie à l’UPF, qui « espère que cela aura des effets par rapport à l’obtention de moyens supplémentaires ». « Ce sont vraiment plusieurs étapes.  C’est très long de proposer un prototype avec toutes les vérifications scientifiques préalables. Cela fait 5 ans. On est sûr des résultats. Ils sont robustes », dit-elle.

Une nouvelle étape attend désormais les scientifiques. Plusieurs essais en laboratoires et en mer seront réalisés pour évaluer la durée de vie des collecteurs. Margaux et son équipe espèrent obtenir, d’ici à un an, des résultats probants quant aux performances des prototypes. L’objectif, à terme, est de produire localement ce nouveau dispositif et d’inciter les perliculteurs à l’utiliser. 

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