La pluie n’a pas découragé la cinquantaine de bénévoles et agents communaux de Punaauia venus nettoyer les abords du Parc Vairai samedi. Une énième action de dépollution qui aura atteint des records. « Pour l’instant, 76 tonnes ont été collectées et on a encore d’autres bacs qui reviendront pour la collecte, confiait sur place Tania Manea Lyau, 3e adjointe au maire, en charge des services environnementaux. Il y a eu deux bacs de 20 tonnes et un bac qui est en cours de remplissage de 36 m3, donc 36 tonnes. »
Un triste constat que l’adjointe au maire attribue non pas à un manque de communication, mais à un manque de civisme. « Je constate beaucoup de mauvaise foi, beaucoup de mauvaise volonté aussi. Par exemple, les bornes à verre, il y a une borne à verre à côté, ben non, on ne va pas jeter dans la borne à verre, on jette à côté de la borne à verre. Moi, je dis que c’est de la paresse. Pourquoi le geste, le fait de mettre la bouteille dans la borne à verre, ça ne prend pas une heure, ça prend une seconde. »
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Si cette action de nettoyage cible principalement ce dépotoir improvisé, Agnès Benet biologiste marin et fondatrice de l’association Mata Tohora avait pour mission de repérer les déchets sous l’eau, à quelques mètres seulement d’une plage très fréquentée. Car la nuisance de ces déchets ne s’arrête pas aux portes de la nature. « Il ne faut pas s’étonner si la santé aussi humaine se dégrade, puisqu’en fait, en dégradant notre environnement, on dégrade nous-mêmes notre propre santé. Donc là, en voyant toutes ces batteries dans l’eau, j’avoue que je me suis dit, il ne faut pas que je boive la tasse. »
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Loin des podiums, Herehia Sanford, Miss Heiva, et Temanava Domingo, Miss Tahiti, ont participé spontanément à cette action. Malgré ce triste constat, elles veulent croire en prise de conscience des futures générations. « Autour de moi, je vois beaucoup de personnes qui se mobilisent pour ce genre d’action ou bien pour l’environnement, dans l’écologie ou dans le tourisme durable. Donc oui, je pense qu’à partir du moment où tu mets un pied dans ce monde, je pense que tu découvres plein de personnes qui sont dans le même monde que toi aussi », estime Herehia. « Et on est surtout tous concernés, donc forcément, il faut qu’on passe à l’action, ajoute Temanava. Moi, c’est quelque chose que je me dis, c’est que je voyais beaucoup ça sur les réseaux, mais en passant à l’action, tu te remets en question sur ta propre façon de consommer.«
Pour la coordinatrice de l’opération, cette action est un éternel recommencement au vu des montagnes de déchets encore collecté sur ce site par ses bénévoles. Un espace de plusieurs hectares appartenant pourtant au Pays.
« Je voudrais m’adresser au pays, parce que le pays, ça fait plus d’un an que je n’arrête pas de les solliciter pour leur expliquer la situation insoutenable par mes communications via les réseaux sociaux. Et ils ont fait la sourde oreille, clairement, lance Adeline Yvon, fondatrice de Mama Natura. Je trouve ça vraiment dommage parce que là, on parle d’habitants, on parle de gens, on parle d’enfants qui vivent ici. Et c’est inadmissible qu’en 2025, on en soit là aujourd’hui.«
L’association ne baisse pas les bras et invite d’ores et déjà les administrés de la commune de Papara le 10 mai prochain pour une session de ramassage de déchets dans le quartier Lucky.