C’est dans son « bureau » — qui n’est autre que son fa’a’apu –, que l’on retrouve Romanella, agricultrice originaire de Taha’a. Un bureau qui fait 4 hectares et qu’elle partage avec ses cochons et ses chevaux. « C’est un partenariat où tu travailles avec la nature, en respectant la nature, même les aléas. Le mauvais temps aussi, il faut travailler avec », explique Romanella. « Et les animaux me rendent beaucoup de services. Les cochons, par exemple, vu qu’on les nourrit avec du coco, […] une fois par mois, je fais broyer tout ce qu’il y a dans le parc à cochons et ça me donne de la bourre de coco enrichie ».
Il y a 6 ans, encouragée par son beau-père, propriétaire terrien, elle se lance dans cette activité sans aucune connaissance du milieu ni réels moyens. Romanella le reconnaît : « le monde de l’agriculture était plus ou moins occupé par des hommes » lorsqu’elle a décidé de sauter le pas. « J’étais un peu perdue […] et parfois, ce que je plantais dans mon fa’a’apu, ce n’était pas forcément comme je l’espérais », admet-elle. Avec son caractère bien trempé, elle persévère. Aujourd’hui, c’est une figure incontournable dans le domaine du bio aux îles Sous-le-Vent. « Je sais, après 6 ans d’expérience, que ce qui est planté produira un jour. En 2020, j’ai obtenu le label Bio Pacifika et je me suis rendue compte que j’étais la première femme à l’avoir obtenu aux Raromatai. Ça m’a permis d’aller chercher d’autres femmes et aujourd’hui, on est nombreuses à avoir cette certification ».
Manguiers, citronniers, compost… on retrouve de tout sur les terres agricoles de Romanella. Avec ses produits certifiés bio, elle est fière de contribuer à la promotion d’une meilleure alimentation et surtout, d’être une femme agricultrice : « on va toujours essayer de trouver des moyens de s’adapter à des situations. Même si on ne porte pas des charges lourdes comme un homme, si on a porté un enfant pendant 9 mois, le fa’a’apu c’est de la rigolade à côté ».
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