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Under The Pole III : fin de l’expédition inédite dédiée à l’exploration des océans

Lors de l’installation de la mission Capsule. (Crédit photo : Under The Pole)

Cela faisait quatre ans qu’ils étaient partis explorer les fonds marins autour des pôles et sous les tropiques. Samedi, Emmanuelle et Ghislain Bardout clôturent à Concarneau (Finistère) une expédition scientifique inédite, dans la lignée de celles menées par le commandant Cousteau.

« Nous avons vécu une expérience incroyable ! C’était un peu nous qui étions dans l’aquarium… », se remémore avec émotion auprès de l’AFP Emmanuelle Périé-Bardout à propos du séjour réalisé dans la « Capsule », du nom de cet habitat sous-marin créé dans le cadre de la 3e expédition du programme d’exploration sous-marine Under The Pole lancé en 2008 par ce couple de passionnés.

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« Ce qui est très impressionnant c’est de pouvoir observer le milieu sans perturber le comportement des animaux », explique celle qui a grandi en rêvant de faire partie de l’équipe du célèbre explorateur. « On regarde le récif se lever, on voit des espèces qui vont se coucher, d’autres qui vont sortir, avoir des comportements de prédation ou de reproduction, on peut suivre tout çà tout au long de la journée », souligne-t-elle. 

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Installée à Moorea

Partie en 2017 de Concarneau à bord de la goélette polaire Why, cette troisième expédition a en partie été consacrée à la création et à la mise à l’épreuve de cette « capsule » de 1,5 mètre de diamètre et 3,2 mètres de long. 

Installée à 20 mètres de profondeur, à proximité d’un récif corallien de Moorea, elle a permis d’accueillir jusqu’à trois personnes pendant 78 heures d’affilée entre septembre et novembre 2019.

« L’idée part d’une forme de frustration de plongeur qui est qu’on doit toujours remonter à la surface, mais ce faisant on passe à coté de beaucoup de choses », note Ghislain Bardout, ancien assistant de l’explorateur Jean-Louis Etienne, convaincu que l’enjeu de l’exploration sous-marine réside désormais dans la capacité de l’homme à rester longtemps en immersion.

« Les expéditions Under The Pole visent au développement de la plongée et de la connaissance du milieu sous-marin, ainsi qu’à innover, des volets qui rappellent les expéditions du commandant Cousteau », ajoute Myrina Boulais, coordinatrice scientifique du programme. « Je revois les images de Cousteau quand j’étais enfant lorsque je découvre celles rapportées par Emmanuelle et Ghislain », sourit celle qui a rejoint l’aventure Under The Pole en début d’année.

La goélette Why, avec à son bord le couple Bardout, mais également leurs deux jeunes enfants -Robin et Tom-, ainsi que des scientifiques et des plongeurs, a parcouru pendant quatre ans les océans, de l’Arctique au Pacifique. 

En avril 2019, en collaboration avec des chercheurs du CNRS et du Criobe, le Centre de recherches insulaires et observatoire de l’environnement, ils sont parvenus à récolter à 172 mètres de profondeur, dans une zone de noir quasi absolu, le corail photosynthétique, c’est à dire vivant grâce à la lumière, le plus profond jamais trouvé.

« On s’intéresse à des zones très peu étudiées grâce à notre expertise dans les plongées polaires et en eaux profondes », explique Ghislain Bardout, 41 ans, formé à l’Ecole polytechnique de Lausanne. Lors de la deuxième expédition menée en 2014 et 2015, l’équipe d’Under The Pole avait réalisé deux premières mondiales avec une plongée à 112 mètres en région polaire et une autre à 111 mètres sous la banquise.

Les plongées scientifiques s’aventurent rarement au-delà de 40 mètres de profondeur du fait des contraintes techniques et humaines que cela impose. 

« Ça a été une chance unique de pouvoir collaborer au sein de cette expédition pour aller explorer les récifs coralliens dans une zone qu’on n’a pas l’habitude d’explorer », avance Laetitia Hédouin, chargée de recherche au CNRS, qui participera également au prochain programme d’Under The Pole baptisé « Deeplife » et qui s’inscrit dans le cadre de la décennie des Nations unies pour les sciences océaniques au service du développement durable (2021-2030). 

En attentant, la 3e épopée initiée par la famille Bardout est racontée dans le livre à paraître « Entre deux mondes » aux éditions Ulmer avec des photos de Franck Gazzola.

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