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We Are One : les éco warriors polynésiens racontent leur voyage

Moana et Hiroana

Cela fait maintenant 3 mois que Moana Van Der Maesen du collectif Nana sac plastique, et Hiroana Putoa, ambassadeur de l’ONG Earth Force en Polynésie, se sont lancés dans un tour du monde. Leur but ? Rechercher des solutions potentiellement applicables au fenua, pour protéger l’environnement. Mais pas seulement. Le duo espère aussi éveiller les consciences, faire connaître la Polynésie, l’un des endroits les plus directement menacé par le réchauffement climatique et la montée des eaux.

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Ce tour du monde a débuté à Rapa Nui, l’île de Pâques. Là bas, ils ont visité l’école Toki, un établissement gratuit, construit à partir de matériaux recyclés et 100% autonome en énergie. À Rapa Nui, les Tahitiens ont également représenté le fenua lors de la cérémonie du Te Tavaka Kuinie Analola, une pirogue ancestrale qui a rejoint l’île après un mois de navigation en mer depuis les îles Chiloé. « Le monde a beaucoup à apprendre de ce peuple qui, à son échelle, tente de préserver culture, mais surtout environnement. Leur aire marine protégée qui est la plus grande d’Amérique du Sud, Te Mau o Te vaikava, pourrait inspirer notre population à créer des schémas similaires afin de préserver de manière pérenne nos ressources maritimes au-delà de nos lagons », estiment Moana et Hiroana.

Après Rapa Nui, direction le Chili pour un périple de plus d’un mois. Dans des conditions parfois difficiles, ils sont allés à la rencontre des Huiliche, un peuple des îles Chiloé très proche de la nature. Moana et Hiroana ont ensuite traversé tout le pays du sud à l’extrême nord en bus, sans eaux ni accès à des WC… « Après 50 heures de voyage quasi non stop nous avons rejoint la ville d’Arica, qui borde la frontière entre la Bolivie et le Pérou. Nous y sommes restés 1 semaine et demi avant de continuer plus loin, toujours en bus… »

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Aventure insolite au Pérou

Au Pérou, le duo s’est donné pour mission de ramener dans son pays d’origine une bouteille en plastique trouvée aux Marquises flottant sur l’océan Pacifique. « Notre but était de dénoncer la pollution du plastique dans les océans mais également de discuter de solutions alternatives auprès du gérant de la société basée à Lima. »

La bouteille ramassée aux Marquises

Mais de leur arrivée au Pérou, à la rencontre avec cette société, le voyage a été plus que compliqué pour les deux hommes : Pour rejoindre Lima, après leur mauvaise expérience au Chili, les Polynésiens ont décidé d’opter pour un bus un peu plus haut de gamme. 16 heures de voyage les attendaient. « Tout avait bien commencé, des lits confortables, des écrans pour passer le temps… Pourtant au bout de 2 heures les WC étaient déjà condamnés… À minuit, le bus s’arrêta au milieu de nulle part, sur une route très peu empruntée, située entre falaise escarpée et une rivière déchaînée. Le bus était en panne… Sans lumière pour être visible ni signaux de détresse, nous étions dans une situation assez risquée car il y avait de forts risques de collision entre les convois, autres véhicules et notre bus. Nous décidions donc de faire un feu sur la route pour à la fois attirer l’attention sur notre situation et pour demander de l’aide. Nous avons veillé quasiment toute la nuit au son de nos ukulele tout en maintenant le feu. Personne ne s’arrêta mais (…) C’est aussi cela l’aventure, lâcher prise et travailler sa résilience », racontent nos aventuriers.

Un mécanicien est finalement arrivé et le bus a pu reprendre sa route… Avant de tomber de nouveau en panne en plein milieu d’un désert au nom sans équivoque : « Pampa Galera » « Alors que nous déambulions sur le bitume brûlant  le regarde vide, l’âme en peine,une chose inouïe arriva…un mini van qui devait rejoindre Nazca s’arrêta à notre hauteur pour nous demander si nous voulions faire partie du voyage car il lui restait de la place. » Mais à l’arrivée, Moana se rend compte qu’il a perdu son passeport et sa carte de crédit. « Les seuls objets du voyage qu’il ne fallait absolument pas perdre… »

Après un appel à la police, les Tahitiens se rendent avec une patrouille dans un quartier populaire et rencontrent une personne connaissant le chauffeur du van dans lequel Moana avait oublié ses affaires. « Quel était le pourcentage de chance que nous rencontrions la bonne personne à ce moment là ? », se demande Moana qui n’en revient toujours pas de cette aventure. Après une visite au chauffeur du van, les Tahitiens obtiennent le droit de fouiller le véhicule et retrouvent la sacoche contenant passeport et carte de crédit. « Ivre de joie nous remercions alors l’effort exemplaire des policiers et une nouvelle fois l’univers pour cette gentille leçon de vie : Moana apprend à mieux gérer tes affaires ! Après quelques photos prises au poste de police en compagnie de nos amis de la force publique qui avait confondu Polynesia francesa avec Policia francesa et s’enorgueillissaient d’avoir aidé des confrères situés dans un Pays dont il n’avait jamais entendu parlé, nous montèrent à bord du Bus de nuit censé partir dans l’heure… »

Après ce voyage mouvementé, les deux Tahitiens ont finalement rencontré le propriétaire de la société qui avait produit la bouteille en plastique ramassée aux Marquises. « L’accueil ne fût pas très chaleureux comme nous nous y attendions… La discussion tourna autour de la symbolique de notre geste et du but de notre voyage mais ce fût un dialogue de sourds. » Les deux hommes ont été orientés vers un syndicat professionnel d’entreprises. « Nous décidâmes au final de garder la bouteille en symbole de notre combat contre la pollution des écosystèmes… »

Au Costa Rica

Après quelques soucis de santé dans l’équipe, Hiroana et Moana ont repris la route. Ils se trouvent en ce moment au Costa Rica pour s’inspirer de la politique énergétique et environnementale du pays, souvent cité en exemple. « À peine arrivés nous avons déjà tissé des liens étroits avec les instances gouvernementales du pays qui nous ont accueilli à bras ouverts. »

Au cours de leur périple, les deux hommes ont constaté que beaucoup ne connaissent pas la Polynésie. « Nous faisons de notre mieux pour toucher les consciences tout en faisant la promotion de notre paradis aujourd’hui en danger. Même si nous avons dû faire face à certains moments de désillusion nous demeurons plus motivés que jamais à faire entendre la voix des peuples du Pacifique, une des premières nations du globe à être directement menacée par les conséquences du réchauffement climatique… »

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