Les faits se sont déroulés le samedi 21 octobre à 4h30 du matin, à Hitia’a au pk 37.7. Alors qu’il faisait nuit noire, la conductrice revenait d’une soirée, visiblement éméchée, circulant à une vitesse de 80 km/h sur une portion de route sinueuse et non éclairée, en direction de Taravao.
Au même moment, la victime, 58 ans, rentrait de la pêche revêtue d’une combinaison de plongée noire. Alors qu’il était sur le bas-côté de la route, poussant devant lui sa brouette dans laquelle se trouvait une glacière et son matériel de pêche, la voiture le percute.
La conductrice consciente qu’elle avait heurté « quelque chose de couleur blanche », en l’occurrence la glacière, arrête un peu plus loin son véhicule, en descend et appelle pour voir s’il y avait quelqu’un.
Personne ne répondant à son appel, et pour cause le pêcheur était alors inconscient, elle a pensé qu’elle avait écrasé un chien blanc. Elle est remontée dans sa voiture pour regagner son domicile.
Des voisins alertés par le bruit causé par l’impact, l’ont coursée puis rattrapée pour lui dire qu’elle avait écrasé quelqu’un. Mais, prise de panique, elle s’est enfuie.
Une fois arrivée, à son domicile, à Taravao, elle s’est confiée de suite à son mari lui faisant part de son désir de se rendre à la gendarmerie. Celui-ci lui a dit d’attendre qu’elle se calme pour s’y rendre. Ce qu’elle a fait.
Entendue par le procureur de la République, deux jours après les faits, elle déclarait en pleurs à la barre « J’aurais voulu mourir à sa place, je le jure… Je suis morte à l’intérieur. »
Face au risque de passage à l’acte, par précaution, le procureur de la République avait alors préféré la placer en détention provisoire, jusqu’à la date de son procès, qui s’est tenu ce jeudi.
Si la conductrice a de nouveau fait part, aujourd’hui, de ses remords, expliquant à la barre qu’elle ne dormait plus et qu’elle demandait pardon à la famille de la victime, le procureur a qualifié son comportement « d’impardonnable ». De son coté l’avocat de la défense a demandé la clémence du jury, faisant valoir que sa cliente n’était pas connue des services de police pour des faits d’infractions routières.