Il était un peu plus de 17 heures lorsque les sapeurs-pompiers de Mahina sont sollicités, mais il est déjà trop tard. « Quelques minutes après l’arrivée des secours, un deuxième corps a surgit dans la mer. C’est le voisin qui est parti le récupérer. Peu après, j’ai aperçu un troisième corps » ajoute le jeune homme.
Sur place, une des trois victimes présentait encore de l’espoir, mais il ne sera que de courte durée. Le décès des enfants âgés entre 3 et 5 ans sera prononcé aux alentours de 19 heures au CHT du Taaone – « Pour moi, la première victime était déjà morte. Mais la troisième, je ne sais pas. Je sentais toujours qu’elle pouvait survivre et je sentais qu’il y avait encore de l’espoir. Je sentais qu’elle respirait » explique le pêcheur, sous le choc.
Pourtant, le site présente de nombreux dangers pour les enfants sans surveillance. Il y a souvent du vent et du courant. Les habitants parlent aussi d’un tombant. « C’est la première fois que ça arrive ici. Il y a des personnes qui ne savent pas où mettre leurs enfants pour se baigner. Ici, il y a un endroit où sa pique directement dans le fond, c’est vraiment dangereux. Alors s’il y a un enfant qui se trimbale à coté, il peut tomber dans le fond et là, c’est la noyade » avoue le pêcheur qui a trouvé le corps des enfants.
Une enquête a été ouverte par la brigade de recherche afin de déterminer les circonstances de l’accident. Les corps des trois enfants ont étés autopsiés cette après-midi. Waikihani et Teihotu étaient les uniques enfants d’une même famille, Atea la plus âgée des victimes, était la dernière fille d’une fratrie de 4 enfants – « Aujourd’hui, il y a une enquête pour déterminer ce qui s’est passé réellement. J’attends des instructions pour savoir dans quelles mesures et circonstances se sont déroulé ces faits dramatiques pour la commune de Mahina. » explique le nouveau tavana de Mahina, Damas Teuira.
Hier, les quartiers Matavai et Hitimahana célébraient la clôture des festivités du Mini Heiva. Selon certains habitants, les parents des victimes y participaient, non loin de leurs enfants. Une cellule psychologique a été ouverte pour soutenir les familles.
Interview de Damas Teuira