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4 policiers suspendus et en garde à vue après avoir violenté un homme en fauteuil roulant

Capture d'écran Facebook de la vidéo

Des images choquantes. La vidéo de 49 secondes a été diffusée sur les réseaux sociaux par un internaute : on y voit un homme, en fauteuil roulant, entouré de plusieurs agents de la DTPN. La scène se déroule à Papeete, dans le quartier Estall. L’homme, âgé de 47 ans, connu sous le nom de Coco, est violenté à plusieurs reprises. À aucun moment, il ne manifeste de signe d’agressivité. Bien connu du voisinage, il vivait seul. Des témoins disent qu’il était saoul et proférait des injures aux policiers qui l’ont violenté.

La victime doit subir prochainement une intervention à la jambe pour une infection sans lien avec les faits.

Parmi les 4 agents, deux étaient gardiens de la paix et deux étaient policiers adjoints. L’un d’eux était récemment en conseil de discipline. « On déplore ce qu’il s’est passé, et on le condamne fermement. Surtout qu’aujourd’hui, il y a une manifestation contre la violence. On ne peut accepter ça. Vendredi dernier déjà, devant l’administration, en commission, on dénonçait l’augmentation du taux de policiers adjoints depuis 15 ans. Aujourd’hui, on fait garderie à la police nationale. On ne peut plus s’occuper de ces jeunes policiers parce qu’on doit faire notre métier de flic et en même temps surveiller ces jeunes. Ce n’est pas dans nos capacités. À la DTPN, on a 40% de titulaires et 60% de policiers adjoints, alors qu’en métropole, c’est l’inverse. Cela devient de plus en plus dangereux pour nous d’encadrer ces jeunes. Ils font une formation de 3 mois en accéléré alors que nous, on fait une formation d’un an où on a tous les outils pour être titulaire, un policier qui respecte le code de la déontologie et la population » a déclaré Wallace Teina, secrétaire général du syndicat SGP Police-FO.

Capture d’écran vidéo Facebook

Contactée par TNTV, la procureure de la République Solène Belaouar a déclaré ouvrir une enquête judiciaire pour 3 circonstances aggravantes :

« Il faut respecter la présomption d’innocence, mais tout le monde a vu la vidéo », a-t-elle souligné à l’AFP. « Je ne sais pas ce qui a précédé la vidéo, mais ça ne peut de toute façon pas justifier ces actes ».

La procureure a saisi le commissaire de police, Emmanuel Mericam, Directeur Territorial de la Police Nationale de la Polynésie française, pour que l’enquête soit confiée à une cellule indépendante de la DTPN. Une enquête interne est également en cours afin d’identifier les auteurs des violences et la victime.

Les 4 agents impliqués suspendus immédiatement

Plus tard, dans un communiqué, le haut-commissariat a annoncé avoir « décidé la suspension administrative immédiate des 4 agents impliqués dans l’attente des résultats de l’enquête interne ouverte par la Direction Territoriale de la Police Nationale (DTPN) ». Et d’ajouter : « Le Haut-Commissaire de la République condamne fermement toute forme de violence. La réaction de l’État à de tels comportements doit être ferme. Il en va de la confiance en nos forces de sécurité qui travaillent sans relâche au service de nos concitoyens ».

En fin de journée, les 4 policiers ont été placés en garde à vue. La victime a déclaré samedi ne pas vouloir porter plainte et avoir bu une bouteille de pastis le soir de l’altercation avec les agents de police. Entendus, ces derniers minimisent les faits en parlant de stress au travail et de surcharge de travail.

« Si les faits sont avérés, ils devront être punis sévèrement », a réagi sur X -anciennement Twitter- le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau. « Je serai un soutien à toute épreuve de nos forces de l’ordre, mais j’attends d’eux la plus grande exemplarité », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, le représentant à l’APF, Tematai Le Gayic, a aussi « saisi le procureur de la République afin de demander une enquête approfondie » : « les abus de pouvoir doivent être traités avec la plus grande fermeté pour préserver la confiance entre les citoyens et ceux qui les protègent ».

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