Christine vivait à Makemo avec son mari, Raphaël, et leurs 4 enfants. Mariés en 2008, ils étaient en couple depuis 23 ans. Après l’aveu de ses relations extraconjugales, et des violences perpétrées par son mari, Christine quitte le domicile conjugal avec ses enfants en 2013.
Un soir, Raphaël s’introduit chez sa femme et la frappe avec une bûche de 63 cm de long, 9 de large et 1.4 kg… Il dit avoir réveillé Christine. Il voulait parler des dettes du couple et une dispute aurait éclaté. La fille du couple, Christine, 12 ans, dormait dans la pièce à côté. Elle n’a rien entendu.
Raphaël affirme ne pas avoir prémédité son geste et simplement avoir voulu se faire respecter. Mais ses déclarations varient. « Je voulais juste lui faire peur. Ça a débordé », déclare-t-il durant l’audience ce mercredi. « Quand j’ai compris ce que j’ai fait : j’ai eu peur. Je ne savais plus quoi faire. Je suis allé voir ma fille qui dormait et je l’ai embrassée en lui souhaitant bon courage. (…) J’ai voulu me suicider, mais je ne l’ai pas fait. (…) À 5 heures, je suis allé voir les policiers de Makemo pour leur dire ce que j’ai fait ».
A contrario du récit de l’accusé, tout semble indiquer que Christine a été tuée dans son sommeil. Cette femme vivait dans la peur de son mari. Les médecins légistes ont relevé de nombreuses traces de coups et Raphaël aurait appelé l’un des frères de la victime pour prévenir qu’il la tuerait. « Elle m’a dit qu’elle avait peur, qu’elle avait peur que son mari la tue », confie également Madeleine, la soeur de Christine, au micro de Tahiti Nui Télévision. Avant le drame, le 14 novembre 2013, Raphael a été jugé coupable de violences conjugales.
Un policier municipal a indiqué durant l’audience qu’il croit à la thèse de la préméditation. Raphaël aurait avoué avoir caché le bois, arme du crime, derrière la maison avant le meurtre. Ce même policier décrit Raphaël comme psychologiquement abattu et fatigué avant le drame.
Il décrit une scène d’horreur à son arrivée.
Ce mercredi, Raphaël qui aurait toujours exprimé des regrets selon son avocate, a demandé pardon à la famille. Mais sans adresser un regard à personne.
Raphaël encourt 30 ans de réclusion. Le verdict devrait être rendu ce jeudi.
Rédaction Web (Interviews : Laure Philiber / Tauhiti Tauniua Mu San)
Me Myriam Toudji, avocate du prévenu
Madeleine Maui, soeur de la victime