Ce samedi, le procureur de la République Hervé Leroy donnait une conférence de presse pour expliquer les détails de cette nouvelle saisie. Il en a profité pour souligner qu’ à l’heure d’internet « le monde est devenu un village » et qu’il « appartient aux personnes requises par les enquêteurs de respecter le secret de l’enquête sous peine d’entraver le bon déroulement des investigations, qui sont toujours en cours ».
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Le procureur a expliqué comment les enquêteurs sont parvenus à découvrir la cocaïne à bord du voilier. « Il y a quelques jours, les gendarmes de la section de recherche de Papeete recevaient des renseignements donnés par leurs collègues de la compagnie de gendarmerie des archipels signalant dans l’archipel des Tuamotu la présence d’un bateau suspect, un monocoque de 15 mètres. Le parquet ouvrait une enquête des chefs d’infraction à la législation sur les stupéfiants. Les recherches permettaient de localiser le voilier à Apataki, amarré au quai. Dans le cadre de cette enquête strictement judiciaire, appuyés par une équipe de l’antenne du GIGN de Papeete, de la gendarmerie maritime, les enquêteurs de la section recherche se transportaient par avion le 29 mai à Apataki pour procéder au contrôle de l’équipage et du bateau. L’inspection de l’embarcation, permettait de déceler une cache dans l’infrastructure renfermant 341 pains et paquets de cocaïne pour un poids d’environ 341kg », détaille le procureur.
> 436kg de cocaïne…
Ramené à Papeete, le bateau a été inspecté. La perquisition a permis de découvrir d’autres caches contenant plusieurs autres pains de cocaïne. La saisie totale se chiffre à 436kg de cocaïne…
L’enquête a révélé que le voilier a appareillé au Panama et se rendait « visiblement dans un pays de la zone pacifique que l’enquête déterminera, pour écouler la cocaïne compte tenu d’une forte demande générant une flambée du prix de cette drogue.
Ces faits sont constitutifs d’importation de produits stupéfiants en bande organisée, acquisition, détention, transport et offre ou cession de produits stupéfiants, importation, détention et transport et offre ou cession de produits stupéfiants, importation, détention et transport en bande organisée de marchandises prohibées dangereuses pour la santé, association de malfaiteurs en vue de la préparation de ces délits et crimes. »
> 30 ans de réclusion criminelle encourus
La garde à vue a été prolongée le jeudi 30 mai par le parquet puis par le JLD vendredi 31 mai.
L’enquête se poursuit sous l’autorité du parquet de la JIRS de Paris qui s’est saisi de cette affaire compte tenu de la quantité de drogue saisie et de la dimension internationale du trafic.
Il s’agit de la 6e affaire d’importation de cocaïne par voilier depuis 2016-2017. Selon le procureur, « la Polynésie française est identifiée comme point de passage d’une route maritime empruntée par les narcotrafiquants à partir de l’Amérique latine en vue d’écouler la cocaïne dans les pays de la zone pacifique voie Asie. »