Persuadé d’avoir été doublé par sa mule, il l’avait séquestrée dans une chambre d’hôtel : « Il y avait une dizaine de personnes. Je me suis fait rosser comme pas possible. Taco m’a mis un pistolet sur la tempe et m’a dit « tu es un homme mort ». Il m’a aussi dit qu’il allait appeler un copain pour me balancer à la mer entre Tahiti et Moorea », a témoigné la mule qui dit encore se cacher aujourd’hui par peur de représailles.
Des faits que l’intéressé a minimisés : « C’était une arme factice. Et en blaguant je lui ai dit que j’allais l’amener dans l’océan ».
Taco était pourtant aussi en possession de trois armes à feu, réelles celles-là : deux 22 long rifle et un pistolet 9 millimètres. « C’était pour garder ma réputation. Pour faire peur à tout le monde pour ne pas qu’on m’arnaque », a-t-il expliqué au président qui l’interrogeait sur le sujet.
Des déclarations glaçantes… Mais désormais, les armes deviennent la norme dans ce type de dossier comme le constatent les habitués du palais de justice, qui s’en inquiètent. « Ça fait un peu plus de 2 ans qu’on le voit dans plusieurs dossiers et je crains que malheureusement ça n’aille en empirant dans des dossiers où les sommes d’argent sont importantes, les quantités de drogue sont importantes, évidemment les « boss » comme dit, cherchent à se protéger, cherchent à se venger, à régler leurs comptes et évidemment on va se retrouver avec des armes dans les dossiers. J’ai déjà indiqué à plusieurs reprises que je craignais effectivement que la situation n’empire et que bientôt on est des dossiers de règlements de comptes armés comme ça peut se voir en France ou aux États-Unis », nous dit Me Vincent Dubois.
Le procureur de la République a rendu ses réquisitions dans l’après-midi. Il a demandé des peines comprises entre un an et neuf ans de prison ferme mais aussi de nombreux mandats de dépôt pour certains prévenus qui comparaissent libres. 8 ans de prison ont été requis contre Taco. La douane a sollicité quant à elle le paiement d’ une amende solidaire d’un montant total de 230 millions de Fcfp. Les mis en cause risquent un maximum de 10 ans de prison.