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Vol de crevettes bleues : « Je ne sais pas si l’on va survivre l’année prochaine » 

Quelques jours après le vol d’environ 350 kilos de crevettes bleues à la société Mitirapa Blue Pearl Shrimp, son gérant, Toa Vivish est dépité. « Ce sont 6 mois de production foutus. 6 mois de travail acharné (…) Je ne sais pas si l’on va survivre l’année prochaine, pour être honnête », témoigne celui-ci dont la petite entreprise « a un genou à terre ». (Crédit: TNTV)

C’est un vol qui met en péril la santé financière de cette société d’aquaculture. Comme nous vous le rapportions mercredi, environ 350 kilos de crevettes bleues ont été volés dans les filets de la société Mitirapa Blue Pearl Shrimp, à Toahotu.

« Ils ont vraiment détruit le matériel. Ce sont des coupures bien droites, bien précises, entre 20 et 80 centimètres. Elles sont à un mètre de la surface, donc cela me fait penser à quelqu’un en flottaison qui s’est servi d’un couteau de plongée », explique Toa Vivish, le gérant.

Les crevettes dérobées représentent « les trois quarts de la production destinée à Noël », soit un préjudice, pour la société, estimé entre « 1,2 et 1,5 million de francs ». « C’est une perte considérable sachant qu’on avait besoin de ça pour remonter la pente des deux dernières années qui étaient particulièrement difficiles », ajoute-t-il.

« Cette année, on a pu faire que 2 cycles de production sur 5 »

Toa Vivish

Et pour cause. « Il y a un an et demi, on a eu la saison de la grosse houle, le Code rouge. On a perdu énormément de matériel qu’on n’a pas pu renouveler par manque de financement. Ensuite, en début d’année, on a eu un problème d’approvisionnement de post-larves qui sont des bébés crevettes (…) Donc, cette année, on a pu faire que 2 cycles de production sur 5 (…) C’est un Noël foutu. Ce sont 6 mois de productions foutus. 6 mois de travail acharné. Si ces personnes connaissaient notre métier, où tu travailles 7 jours sur 7, qu’il vente ou qu’il pleuve, elles auraient peut-être hésité à venir voler », souffle Toa Vivish.

Celui s’apprêtait, ce jeudi, à aller déposer plainte à la gendarmerie en espérant que les militaires parviennent à identifier et à appréhender le ou les auteurs du larcin. Reste que le mal est fait : « Aujourd’hui, on a un genou à terre. Je ne sais pas si l’on va survivre l’année prochaine, pour être honnête », conclut le gérant qui a créé sa société il y a un peu plus de 10 ans.

« Ils ont vraiment détruit le matériel. Ce sont des coupures bien droites, bien précises, entre 20 et 80 centimètres« , indique Toa Vivish. (Crédit: TNTV)
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