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2 ans de prison pour la touriste qui escroquait les hôtels de luxe

La jeune escroc laisse derrière elle une ardoise de plus de 2 millions dde francs. (Crédit: TNTV)

Pas moins de 173. C’est le nombre de numéros de cartes de crédit, avec leurs codes de sécurité, que la jeune femme avait en sa possession. Lors d’un stage dans une chaîne hôtelière, dans l’Hexagone, elle avait dupliqué les cordonnées bancaires de près de 200 clients. De précieuses données qui lui ont permis de mener grand train à Tahiti, Bora Bora et Moorea, avant que les “fastueuses” vacances soient écourtées.

Le 28 octobre dernier, la prévenue a en effet effectué une réservation de 2 nuits dans un grand hôtel de Tahiti. Mais, cette fois, la titulaire de la carte, une Australienne, a contacté l’établissement pour faire opposition, expliquant ne pas être à l’origine de la réservation. Fin de la partie ? Pas encore.

Déférée devant le procureur, puis le juge des libertés et de la détention à l’issue de sa garde à vue, elle avait été laissée libre sous contrôle judiciaire. A peine quelques heures plus tard, elle était pourtant de nouveau interpellée alors qu’elle tentait de louer une chambre de standing.

Et il ne s’agissait pas de son premier séjour au fenua. Elle avait déjà sévi à l’été 2023. Les gérants de plusieurs des établissements floués ne l’avaient pas oubliée.

Il faut dire qu’elle avait “loué” une villa de 145 m2 dans un luxueux hôtel de Bora Bora pour plus de 600 000 francs, et laissé des frais de bouche à hauteur de 205 000 francs. Au final, elle laisse derrière elle une note colossale de plus de 2 millions de francs, sans compter ses tentatives d’escroqueries visant d’autres établissements et prestataires, dont une société d’hélicoptères.

Les hôtels lésés ont, eux, été contraints de rembourser les titulaires des cartes de crédit dupliquées.  

“Les escrocs, ça ose tout. C’est même à ça qu’on les reconnaît”

Le procureur

Madame est une escroc professionnelle. Elle est ancrée dans la délinquance”, a tonné à l’audience, ce jeudi, le procureur, soulignant qu’elle était connue de la police depuis 2015 et se trouvait en état de récidive en raison d’une récente condamnation pour des faits de même nature.

Le magistrat s’est également amusé du fait que la jeune femme se soit risquée à plusieurs reprises à employer des “manœuvres” similaires au fenua. “La Polynésie fait la taille de l’Europe, mais finalement c’est petit. Les gens se souviennent”, a-t-il lancé, avant de parodier Michel Audiard :  “Les escrocs, ça ose tout. C’est même à ça qu’on les reconnaît”.

A la barre, la jeune femme a fait profil bas. Lors de sa garde à vue, elle avait livré des versions fumeuses, et prétendu être enceinte, et devoir subir une opération chirurgicale. Ce qui s’est révélé faux selon le tribunal.

Il semble que ma cliente ne soit pas en équilibre avec la société. Je pense qu’elle est malade (…) Elle est venue au paradis où elle s’est tout permis (…) Elle a voulu s’échapper de son carcan métropolitain, avec la maladie de sa maman”, a plaidé son avocate.

La jeune escroc, au chômage, a dit “regretter” ses agissements : “J’ai l’intention de rembourser même si ça va prendre du temps vu ma situation”.

Elle a arnaqué que des grosses structures et pas le petit Tetuanui. Ça l’humanise”, a fait encore valoir son avocate.

Sauf que comme TNTV le révélait il y a quelques semaines, la jeune femme est aussi suspectée d’avoir fait de nombreuses victimes dans l’Hexagone. Des particuliers, cette fois, qu’elle aurait escroqués en leur proposant des séjours à l’étranger à prix cassé.

A Tahiti, elle a écopé de 18 mois de prison ferme, et la peine de 3 mois avec sursis due à sa précédente condamnation a été révoquée. Une fois ces 21 mois passés à Nuutania, elle devrait donc avoir des comptes à rendre de l’autre côté du globe.

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