Site icon TNTV Tahiti Nui Télévision

200 millions de vol à la charcuterie du Pacifique : forte amende et sursis requis contre les prévenus

(Crédit : Archives TNTV)

C’est au mois de juin 2018 que la direction de la charcuterie du Pacifique découvre un système de vol organisé de la viande de porc en son sein. Quatre employés, dont un chef de service, sont mis en cause. Rapidement, les enquêteurs découvrent le procédé de vente, revente et préparation de plats pour écouler les stocks volés échafaudé par une bande plus large.

Au total, 13 personnes sont poursuivies pour vol et recel. Face aux juges, ce vendredi, tous sauf un ont tenté de minimiser leur rôle et accusent l’ancien chef du service de contrôle de la société d’avoir abusé de leur naïveté. Le mis en cause qui a reconnu ses fautes a remboursé quatre fois la valeur de la viande qu’il a volée.

« C’est une stratégie assez simple. Mon client a reconnu les faits. Il a fait effectivement de grosses bêtises et le but est de rétablir l’ordre public, soutient son conseil Me Arcus Usang. L’ordre public, c’est quoi ? C’est rembourser la victime. À partir des évaluations, il a remboursé quatre fois le montant dû à la victime à titre transactionnel pour éviter une condamnation sévère, puisque faute avouée, à moitié pardonnée » .

L’enquête permet de dater le début du trafic à 2012, avec des petites quantités qui n’ont cessé d’augmenter au fil des années. Si le préjudice matériel est estimé à près de 200 millions, le préjudice moral est difficile à évaluer, selon l’avocat de la Charcuterie du Pacifique Me Miguel Grattirola. « Lorsque l’on a au sein d’une entreprise des personnes qui trahissent la confiance à ce point-là et qui en viennent finalement à tourner le dos à leur employeur, ça a une répercussion directe, parce qu’on se donne à ce moment-là une drôle d’image, estime-t-il. Les clients se demandent ce qu’il y a dans cette entreprise, qui la compose, si les produits sont fiables…C’est un préjudice qui est très important » .

Le procureur de la République a requis des peines de prison avec sursis allant de un an à trois ans, des peines d’amende de 500 000 à 2 millions, ainsi que le remboursement de la valeur marchande des produits volés, soit 195 800 000 francs. Le délibéré sera rendu le 10 décembre.

Quitter la version mobile