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“A la prière, je prie. Et le porno, c’est le porno”

A la barre, ce mardi, le sexagénaire a catégoriquement nié s’en être pris à l’enfant qu’il connaissait depuis son plus jeune âge. (Photo d'archives/TNTV)

En août 2022, la fillette et sa petite sœur se sont rendues au domicile du voisin de leurs grands-parents. Un homme de 61 ans en qui elles avaient toute confiance et qu’elles appelaient “tonton”. Le “gentil” voisin en a profité pour isoler la plus jeune dans une chambre, en lui proposant des jouets, puis il s’est retrouvé seul avec l’aînée.

Après l’avoir placée sur ses genoux, il l’a embrassée sur la bouche et l’a agressée sexuellement. “ça reste entre nous”, lui a-t-il ensuite chuchoté. Mais c’était sans compter le courage de la petite victime qui a immédiatement raconté à ses parents ce qui venait de se passer.

A la barre, ce mardi, le sexagénaire a catégoriquement nié s’en être pris à l’enfant qu’il connaissait depuis son plus jeune âge et qu’il considérerait, selon ses dires, comme une “motua” : “Je ne sais pas pourquoi elle a inventé cette histoire”.

En garde à vue, sa version était pourtant bien différente : “J’ai fait ce que la petite a dit. Je ne sais pas ce qui m’a pris”, avait-il fini par reconnaitre. Pour expliquer ce revirement, le sexagénaire a expliqué à l’audience qu’un policier lui a dit qu’il irait “15 ou 25 ans en prison” et qu’il pensait qu’avouer lui éviterait une longue peine.

Lors de sa première audition, le prévenu avait également assuré qu’il était “impuissant” et qu’il n’était pas du tout porté sur le sexe. Des propos démentis par sa femme qui a témoigné qu’ils avaient régulièrement des rapports. L’étude, par les enquêteurs, de l’historique du téléphone portable de l’intéressé a également mis au jour une consultation frénétique de sites pornographiques, aux noms évocateurs.

Vous visionnez tous les jours des vidéos porno basées uniquement sur de jeunes gamines”, s’est offusqué l’avocat de la petite fille. “C’est mon passe-temps le soir”, a répondu sans ciller le sexagénaire.

“Toute votre vie vous aurez cette culpabilité”

L’avocat de la jeune victime

Mais l’avocat d’enchaîner : “Vous avez avec vous des attestations qui loueraient votre caractère très pieux (…) Il y a un petit problème entre votre ‘passe-temps’ et le fait que vous soyez très pieux”. “Je ne mélange pas. A la prière, je prie. Et le porno, c’est le porno”, a encore retorqué l’autre.

Un “déni total” pour l’avocat de l’enfant qui s’est indigné de la souffrance infligée à sa jeune cliente et des stigmates qu’elle en garde.  “Aujourd’hui, elle refuse que sa propre mère l’embrasse”, a-t-il dit. Puis, s’adressant au mis en cause : “La petite se porterait bien mieux et votre rapport avec Dieu serait certainement diffèrent si vous reconnaissiez. Toute votre vie vous aurez cette culpabilité d’avoir agressé cette petite fille de 10 ans”.

Le procureur a ensuite enfoncé le clou. “Vous avez une activité sexuelle alors que vous nous avez dit le contraire. Si vous avez menti là-dessus, c’est que vous êtes habitué. Tous les éléments montrent que vous avez commis les faits dont on vous accuse (…) Vous êtes une personnalité inquiétante avec manifestement une appétence pour les enfants”, a tonné le magistrat.

Après délibérations, le tribunal a condamné le sexagénaire à 4 ans de prison, dont deux ferme. Une peine assortie d’un mandat de dépôt, synonyme d’aller simple à Tatutu. Il devra également indemniser sa petite victime et aura interdiction d’entrer en contact avec elle une fois sorti de détention. Et son nom figurera désormais au sein du Fichier national des auteurs d’infractions sexuelles.

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