Site icon TNTV Tahiti Nui Télévision

Accusés de viol, les quatre ex salariés de l’Intercontinental blanchis

« Mes clients sont des gens qui ont été salis, trainés dans la boue mais qui sont innocents", a réagi l'avocat de 4 hommes, Me Stanley Cross, ici à droite. (Crédit: TNTV)

C’est la fin d’un long combat judiciaire. Les 4 ex salariés accusés de viol et d’agression sexuelle ont été blanchis par la justice. Dans une ordonnance rendue le 15 mai, le juge d’instruction en charge de l’enquête a en effet prononcé un non-lieu général dans le dossier pour « absence totale de charges ».

Le magistrat instructeur a considéré que rien ne permettait de corroborer les déclarations de la plaignante, une jeune femme qui intervenait comme « extra » dans l’établissement. Celle-ci avait accusé ses 4 collègues de l’avoir violée, en avril 2019, dans le réfrigérateur à légumes de la cuisine de l’hôtel. Des accusations qui avaient entraîné la mise à pied, puis le licenciement des mis en cause.

Une grève lancée par le syndicat O Oe O To Oe Rima s’en était suivie au sein de l’hôtel, qui a fermé ses portes peu de temps après. L’une des revendications consistait en leur réintégration. Parallèlement, des associations militant pour la cause des femmes avaient, elles, apporté publiquement leur soutien à la plaignante.

Aujourd’hui, les poursuites judiciaires concernant les 4 hommes sont donc abandonnées. Dans son ordonnance, le juge d’instruction pointe du doigt « les incohérences et contradictions » dans les déclarations de la jeune femme. Il souligne également que le « recherche de détection des fluides biologiques dans le lieu des faits a été vaine ».

« Une tendance au mensonge »

« Les circonstances de révélation des faits posaient question, dans un contexte de tension de couple, avec menace de rupture de son compagnon, avec une surenchère lors de la dénonciation des faits, évoquant d’abord des faits d’agressions sexuelles à son compagnon avant de dénoncer des faits de viol lors de sa convocation par la direction de l’hôtel », écrit encore le magistrat. Et d’ajouter : « Il ressort des investigations relatives aux circonstances de cet entretien avec la direction de l’hôtel que les noms des personnes mises en cause n’auraient pas été verbalisés » par la plaignante « mais qu’elle se serait contentée d’acquiescer à l’énoncé de leurs noms ».

Plus grave encore, le juge d’instruction revient sur les expertises psychologiques et psychiatriques de la jeune femme. Des examens qui ont « mis en évidence une tendance au mensonge, à la surenchère ». « L’expert psychiatre qui avait assisté à sa dernière audition concluait que l’ensemble de ses constatations ne plaide pas en faveur de la crédibilité de la victime », poursuit le magistrat.

« L’information judiciaire n’a permis de recueillir aucun élément à charge à l’encontre d’aucun des quatre mis en cause. A l’inverse, la partie civile a sollicité l’audition d’un seul témoin à charge, lequel a tenté de manipuler l’institution judiciaire pour les faire incriminer gravement par un faux témoignage sous serment », conclut-il. Ledit « témoin » avait déclaré aux enquêteurs avoir « assisté aux faits de l’extérieur de la chambre froide ». Mais les investigations ont conclu au « caractère mensonger de son témoignage ».

Leur avocat réclame des « excuses publiques »

« Mes clients sont des gens qui ont été salis, trainés dans la boue mais qui sont innocents (…) Non seulement leurs couples ont souffert mais leurs familles aussi. On a affaire à une mythomane (…) Mais on ne lave pas comme ça, d’un revers de main, toutes ces calomnies dont ils font l’objet depuis des années », a réagi auprès de TNTV, l’avocat des 4 hommes, Me Stanley Cross. Celui-ci a fait le parallèle entre cette affaire et celle des « douaniers de l’Arafenua », eux aussi accusés de viol par une jeune collègue avant d’être innocentés.

Désormais, l’avocat dit attendre « des excuses publiques de la direction de l’hôtel » et des associations « Vahine Orama de Moorea et UFO pour dire que c’est à tort qu’elles les ont accusés ».

« Il y a eu une réaction très vive des associations féminines. Ce que je trouve regrettable, c’est qu’elles ont pris fait et cause pour cette jeune femme. Elles ont décidé de lyncher médiatiquement ces 4 employés », a ajouté Me Cross.

Celui-ci a également annoncé qu’il engagerait des poursuites « à l’encontre de la présumée victime » et du « témoin qui a fait un faux témoignage ». L’avocat devrait également saisir le tribunal du travail pour obtenir des dommages et intérêts pour ses clients injustement licenciés, selon lui.

Quitter la version mobile