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Affaire Boiron : 5 ans ferme requis pour proxénétisme aggravé

Sabine Boiron au procès ce mercredi 28 août. (Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

« Sans elle, toute cette histoire n’aurait pu voir le jour. Elle en a été l’instigatrice et la participante à tous les niveaux (…) C’est un portrait bien accablant de la société polynésienne ». Au deuxième jour du procès, la procureure n’a pas mâché ses mots à l’égard de Sabine Boiron. Pour la magistrate, l’ex enseignante a bien joué les mères maquerelles courant 2012 en poussant de très jeunes filles à se prostituer auprès de ses connaissances. Des mineures en déshérence à qui elle fournissait également de l’ice.

« Les témoignages vont dans le sens qu’elle a vendu ces gamines », a encore tonné la magistrate avant de requérir cinq ans de prison ferme et une interdiction à vie d’exercer toute activité en relation avec des mineurs. Des réquisitions jugées excessives par l’avocat de Sabine Boiron qui estime que sa cliente a aujourd’hui changé de vie. « Les 5 ans ferme, je ne les comprends pas. C’est une affaire ancienne, qui remonte à 2012. Depuis six ans, elle s’est totalement réinsérée, (…) donc je ne comprends pas ce qu’apporterait 5 ans ferme, si ce n’est un risque de suicide, un risque de récidive » a déclaré maître Jean-Dominique Des Arcis.

Thierry Barbion (Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Autre personnalité du dossier : l’homme d’affaires Thierry Barbion. L’entrepreneur est accusé de recours à la prostitution de mineure pour avoir eu des relations avec l’une des jeunes femmes, âgée de 17 ans à l’époque. Contre lui, deux ans de prison avec sursis ont été requis.

La procureure a également demandé trois ans de prison ferme à l’encontre de Marc Ramel, le tenancier d’un bar de Papeete, suspecté d’atteinte sexuelle sur une adolescente de 13 ans. Quant aux six autres prévenus, des peines de six mois avec sursis à cinq ans de prison ferme ont été requises.  

Sur les sept victimes identifiées au cours de l’enquête, seule une a décidé de se constituer partie civile. Les autres ont préféré tourner la page de cette période sombre de leur vie. Elles n’étaient d’ailleurs pas présentes au procès. « Aujourd’hui, elles reconstruisent leur vie. Certaines ont eu des enfants. Il s’agissait peut-être de préserver leur vie privée, leur entourage » explique maître Thierry Jacquet, avocat de l’une des jeunes femmes. Pour lui, Sabine Boiron a profité de la fragilité des ces adolescentes pour les manipuler : « Elle a fait de son fond de commerce le vice et les faiblesses des uns et des autres. Les victimes ont un passé extrêmement douloureux, elles étaient en errance ».

Le procès s’est achevé ce mercredi soir. Le tribunal rendra son jugement demain à 13 h 30.

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