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Affaire Ravel : le parquet général demande un procès pour les protagonistes ayant obtenu un non-lieu, dont Jean-Christophe Bouissou

(Photo d'illustration/ TNTV)

En novembre dernier, le juge d’instruction chargé de cette enquête ouverte pour corruption et trafic d’influence avait rendu son ordonnance sur l’un des volets du dossier. Dans celle-ci, il demandait les seuls renvois de Bill Ravel, de Gaston Tetuanui et d’un troisième protagoniste, et prononçait un non-lieu pour sept autres mis en cause, dont Jean-Christophe Bouissou mais aussi l’ancien ministre de l’Equipement, James Salmon.

Bill Ravel est suspecté de leur avoir versé des l’argent pour qu’ils soutiennent, en contrepartie, son projet de navette maritime King Tamatoa, ainsi que le renouvèlement, en 2008, d’une convention de livraison d’hydrocarbure à la Polynésie par l’une de ses sociétés.

Pour justifier le non-lieu des deux hommes politiques, le juge d’instruction avait indiqué que les sommes versées à Jean-Christophe Bouissou l’avaient été plusieurs années avant le projet du King Tamatoa, datant de 2010. Concernant James Salmon et le renouvellement de la convention sur les hydrocarbures, le magistrat avait souligné que le versement d’argent s’était fait plusieurs mois après sa signature, estimant, une nouvelle fois, qu’il ne pouvait y avoir de lien de causalité.

Un avis que ne partage pas le parquet général qui avait fait appel de ladite ordonnance. Ce mardi, son représentant, Jacques Louvier, a donc requis son infirmation et le renvoi de tous les protagonistes du dossier devant le tribunal correctionnel pour qu’ils soient jugés.

Ce à quoi se sont opposés les avocats des concernés. « Il n’y a pas de charges suffisantes. C’est une construction intellectuelle et l’ordonnance de non-lieu est fortement et parfaitement motivée (…) On fait des rapprochements abusifs, aléatoires, et les dates ne correspondent pas. Il n’y a rien dans ce dossier. C’est la vacuité totale et cela fait quand même dix ans que ça dure (…) On est très largement dans le domaine du délai déraisonnable », a déclaré, à l’issue de l’audience, l’avocat de Jean-Christophe Bouissou, Me Yves Piriou.

« Mon client conteste tous les faits qui lui sont reprochés. S’il y eu des enveloppes données, cela n’a rien à voir avec un problème de corruption », a de son côté estimé l’avocate de Bill Ravel, Me Béatrice Eyrignoux. Si le juge d’instruction avait demandé le renvoi de l’homme d’affaires devant le tribunal correctionnel, il avait aussi prononcé un non-lieu sur plusieurs chefs d’accusation le concernant. Là aussi, le parquet a demandé l’infirmation de cette décision du magistrat instructeur.

La chambre de l’instruction rendra sa décision le 1er août.

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