Le jour du drame, le 23 octobre 2020, l’accusé s’était rendu à Bora Bora pour vendre son poisson. Selon ses déclarations, il avait consommé près de 10 litres de bière et 2 joints de cannabis avant de rentrer à Maupiti, où il a continué à boire de d’alcool avec sa compagne et des amis. Lorsqu’il voit sa compagne envoyer des messages depuis son téléphone portable, il est pris d’une crise de jalousie et l’insulte avant de lui prendre la tête pour la frapper sur le mur de leur maison. Les personnes présentes tentent de l’arrêter, mais il ramasse une pierre et menace de tous les égorger. Ils fuient et vont chercher de l’aide. Il se met alors à donner plusieurs coups de poings à la tête de sa compagne. Un des témoins a déclaré que la violence des coups faisait rebondir sa tête contre le mur.
Me Philippe Neuffer, avocat de la partie civile, explique que la famille veut comprendre la raison d’un tel geste: « Ils attendent aujourd’hui que ce procès fasse peut-être la lumière sur certaines zones d’ombre, des choses qu’ils n’ont peut-être pas bien compris, des choses qui leur échappe. » Le père de la victime qui assistait au procès ce mercredi matin était consolé par une de ses filles. Image de la détresse des parties civiles à l’entame du premier jour de procès. Le soir du drame, le beau-frère de la victime, sapeur-pompier avait tenté de la réanimer, il raconte » à un moment donné, j’ai eu une faille parce que… voilà c’est humain, c’est ma belle sœur donc à un moment donné ça casse un peu… et puis cinq minutes après j’ai repris l’intervention. »
Depuis le soir des faits jusqu’à ce premier jour de procès, l’accusé affirme qu’il était possédé par un « tupapau » (ndlr. un mauvais esprit). Après avoir abordé la question des conditions d’incarcération de l’accusé et ses visites au parloir, l’avocat de la partie civile lui a demandé s’il avait à nouveau, reçu la visite de ce fameux « tupapau ». Il a répondu par la négative, mais a déclaré à la cour que sa défunte femme lui a rendu visite pour lui de demander de s’occuper de leurs enfants. L’avocate de l’accusé, Me Hina Lavoye, raconte que l’accusé n’a « aucun souvenir du moment des faits donc pour lui c’est difficile et ce qu’il dit en tout cas, c’est qu’il n’était plus lui même quand ça s’est passé. Il a eu un trou noir et il l’interprète comme une possession. »