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Condamné… à raser sa maison

La maison de Richard Temarii (Crédit photo : Tahiti Nui télévision)

Le couperet est tombé au mois de juillet : la cour d’appel a condamné Richard Temarii à raser purement et simplement sa maison car elle restreint en grande partie la vue de ses voisins sur l’océan. La justice considère qu’il n’a pas respecté les règles d’urbanisme et réalisé un faîtage plus élévé que prévu. Il disposait pourtant d’un permis de construire en bonne et due forme. Et il assure avoir respecté les exigences du voisinage au moment de la construction : « Je n’ai fait que satisfaire leurs demandes : reculer ma maison, baisser le faîtage… J’ai respecté exactement ce qu’ils voulaient ».

Aujourd’hui, Richard est pourtant contraint de détruire sa maison qui lui a coûté près de 40 millions de Fcfp. Et il est encore loin d’avoir remboursé son emprunt. « C’est une injustice totale. C’est aberrant. Je ne sais pas si le juge est conscient de la lourdeur des conséquences. (…) Cela fait depuis dix ans que ça dure. Mentalement, c’est épuisant, c’est fatiguant. Financièrement, c’est horrible. (…) C’est bousiller complètement notre vie. On en dort même plus la nuit » confie Richard.

Richard Temarii (Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

La situation est d’autant plus incompréhensible pour lui, que les plaignants ont également déposé plainte contre un autre voisin pour les mêmes motifs. Mais lui, a échappé aux foudres de la justice. Une situation qui interpelle son avocate, maître Anabelle Roy-Cross : « Eux, n’ont pas eu de démolition et ils ont gagné, donc c’est assez étonnant de voir cette discordance entre les décisions pour une même cour. (…) Il y avait un préjudice de vue, mais est-ce qu’elle justifiait une telle mesure ? Pour nous, la réponse est non ».

(Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Richard a décidé de se pourvoir en cassation. Mais la décision de la cour d’appel est exécutoire. Il est donc censé raser sa maison sous peine d’une amende de 100 000 Fcfp par jour de retard. La famille se prépare à quitter les lieux, le cœur gros. « On se tient prêt à partir, mais on ne sait pas où aller. Peut-être qu’on va aller vivre sur la terrasse… Mais est-ce que, même ça, on va nous en donner le droit ? » explique Richard.

Tous les espoirs de la famille Temarii reposent désormais sur les magistrats de la cour de cassation. Mais leur décision ne devrait pas être rendue avant de longs mois. D’ici là, la maison où vivent 8 personnes pourrait avoir disparu…

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