Site icon TNTV Tahiti Nui Télévision

Des agents des affaires sociales auraient octroyé 3 millions d’aides à des proches

(crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Les deux femmes attendent anxieuses le début de leur procès pour escroquerie. L’une est l’ancienne directrice de la circonscription Punaauia-Paea des affaires sociales, l’autre un ex-travailleur de la structure. Entre 2012 et 2014, elles auraient constitué plusieurs dossiers bidons, en usant de faux renseignements, pour que des membres de leur famille bénéficient d’aides financières ou de bons alimentaires. Pour un montant de 2,3 millions pour la première et de 700 000 Fcfp pour la seconde. Le fils de l’ex-directrice, son petit-fils, sa belle-fille et plusieurs des proches de celle-ci en auraient ainsi profité.

À la barre, l’ancienne chef de la circonscription a nié toute intention frauduleuse. Même si les dossiers qu’elle avait constitués n’étaient accompagnés d’aucun justificatif, elle a assuré que ses proches répondaient aux critères pour bénéficier des aides.

« Ce n’était pas des gens nantis, c’était des gens qui étaient soumis au régime de solidarité territoriale et qui ont demandé ces aides, explique Me Lavoye, l’avocate de l’ancienne directrice de la circonscription Punaauia-Paea des affaires sociales. Mais toutes les informations n’étaient pas vraies. Elle est consciente qu’elle n’aurait pas dû traiter des dossiers de membres de sa famille, même élargie, qu’elle aurait dû être plus vigilante, qu’il y a une faute professionnelle. Mais aujourd’hui se pose la question : est-ce vraiment une faute pénalement répréhensible ? »

La procureure, elle, a estimé que si, dénonçant un dossier « effarant, honteux ». « On a l’impression que c’était ‘open bar’ avec les fonds publics », a-t-elle martelé avant de requérir une peine de 6 à 8 mois avec sursis contre l’agent et deux ans avec sursis contre l’ancienne directrice. Le tout assorti d’une interdiction définitive d’exercer dans la fonction publique. Et ce, bien que l’ex-directrice a déjà été radiée de l’administration en 2016. Le tribunal a mis sa décision en délibéré jusqu’au 3 mars.

Quitter la version mobile