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Deux ans avec sursis pour le sexagénaire « junkie de la pédopornographie »

Crédit Tahiti Nui Télévision

Cette affaire a débuté dans le cadre d’une vaste enquête en métropole ciblant des amateurs de pédopornographie. Lors de leurs investigations, les gendarmes ont repéré une adresse IP dans une ville de France et identifié le propriétaire de l’ordinateur : un homme qui ne se trouvait pas sur place puisqu’il réside essentiellement en Polynésie. Son dossier a donc été transmis aux enquêteurs du fenua qui lui ont rapidement mis la main dessus.

Chez lui, à Mahina, ils ont mis au jour une quarantaine de disques durs externes contenant des dizaines de milliers de fichiers. Des films lambda mais aussi et surtout 5500 fichiers pédopornographiques. Certains représentant des enfants de quelques années à peine. Ils ont aussi découvert 5 vidéos dans lesquelles le mis en cause se filme en train de faire des fellations à de jeunes majeurs de son quartier.

Malgré ces éléments, l’homme a nié tout penchant pédophile à la barre. Il a expliqué télécharger un grand nombre de dossiers sur internet sans véritablement faire attention à leur contenu.

« Je supprimais les vidéos pédopornographiques. Ma consultation a été très brève. C’était peut-être de la curiosité. Je regarde ces vidéos pour comprendre comment vivent les gens. Dans la vie, ils font des choses extrêmes et pitoyables », a-t-il dit.

Si le psychiatre avec lequel il s’est entretenu a relevé des « anomalies mentales », il a estimé qu’il ne présentait pas d’état dangereux. Des conclusions reprises en défense par son avocat, Me Théodore Céran-Jerusalémy : « Ce n’est pas un pédophile. Ce n’est pas quelqu’un de dangereux pour son entourage, pour sa famille et pour le public. C’est quelqu’un de tout à fait normal, c’est un père de famille. Il a consulté deux mois un site pédopornographique, mais toutes les images ont été mises à la poubelle. Je pense qu’il était en crise, il venait de perdre sa femme, il n’avait pas toute sa tête donc il a téléchargé ces milliers de fichiers qu’il n’a pas pu regarder, il n’a pas pu regarder des milliers de fichiers, ce n’est pas possible. Il s’est rendu compte que c’était une bêtise et c’était dégoûtant comme il dit. »

Reste que le sexagénaire avait classé ces fichiers dans différents dossiers aux noms évocateurs comme « Seven years old » ou « pré teen hardocre », comme la relevé la procureure. « Monsieur n’est pas un simple consultant occasionnel de ces sites. C’est un consommateur habituel. Un junkie de la pédopornographie ! », a-t-elle tonné. Un avis auquel s’est rangé le tribunal. L’homme a finalement été condamné à deux ans de prison avec sursis, à une interdiction d’entrer en contact avec des mineurs et à une amende de 300 000 Fcfp. Son nom sera aussi inscrit au fichier national des auteurs d’infractions sexuelles

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