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Drogue importée par voie postale : jusqu’à 1 an ferme et 30 millions d’amende

Trois mois de prison avec sursis ont été requis, ce jeudi, à l’encontre d’un trentenaire, souffrant de schizophrénie, qui avait menacé le maire de Paea, Antony Géros, avec un pistolet de type airsoft, (Crédit Photo : TNTV)

Il avait été licencié de l’OPT pour faute grave, quand son nom était paru dans une affaire d’ice importée par voie postale : Éric Deane, ancien rameur et postier, était convoqué au tribunal correctionnel de Papeete ce mardi, avec le statut de victime.

L’affaire avait débuté en 2020. Après 6 mois d’enquête, les douaniers avaient arrêté sept individus soupçonnés de trafic de stupéfiant, dont deux employés de l’OPT. Ces derniers recevaient des enveloppes contenant de l’ice en provenance des États-Unis, avec des adresses inventées, et devaient ensuite les transmettre à leurs associés. Une vingtaine de ces courriers avaient été interceptés par les douanes, et l’équipe de trafiquants avait implosé. Plusieurs membres accusaient les postiers, dont Éric Deane, de détourner les stupéfiants.

Crainte des représailles

Les sept individus avaient d’abord été présentés en comparution immédiate. Mais après l’ouverture d’une information judiciaire et deux ans d’enquête, Éric Deane avait finalement été renvoyé pour simple usage de stupéfiants, et jugé en comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC). Il s’est avéré qu’il était impliqué dans l’affaire « contre son gré » : il avait subi des menaces et des violences avec des armes pour faire parvenir aux commanditaires, directement et sans vérification, les enveloppes contenant la drogue. Il n’avait pas déposé plainte par crainte des représailles.

« Certains ont reconnu, notamment un prévenu, d’avoir exercé des violences sur mon client, relève Me Teremoana Hellec, avocat d’Éric Deane. C’est notamment grâce au fait qu’il l’ait reconnu que mon client peut être blanchi de ces faits. D’autres, parmi les plus impliqués, refusent de reconnaître et minimisent le plus possible leur responsabilité« .

Un dossier avec « beaucoup de consommateurs »

Le second employé de l’OPT a, lui, été convoqué en tant que prévenu. Il a été condamné à 3 mois de prison avec sursis pour consommation de stupéfiants. Les prévenus qui s’étaient rendus aux États-Unis pour acheter et expédier l’ice dans les enveloppes ont été condamnés à payer solidairement une amende douanière de 30 millions Fcfp. Tous les autres prévenus ont été condamnés à une peine de prison d’un an, aménageable compte tenu de la période de détention provisoire qu’ils ont déjà effectuée.

Tous ont engagé un processus de sevrage, comme le souligne Me Vincent Dubois, avocat de l’un d’entre eux : « Chacun va détruire sa vie personnelle, professionnelle, familiale à cause de l’ice. Mon client s’est reconstruit depuis trois ans, mais il a conscience que c’est un travail très long. Aujourd’hui, sa vraie crainte, c’est la rechute. Il continue d’être suivi, il en a besoin pour avoir un contrôle permanent sur sa vie« .

L’OPT s’était constitué partie civile et a demandé 1,4 millions Fcfp de dommages et intérêts. Une demande rejetée par la cour, qui a toutefois renvoyé le dossier sur intérêts civils afin d’évaluer le préjudice financier et moral subi par Éric Deane.

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