Le week-end de Pâques n’a pas été de tout repos pour les gérants du magasin Eliane, à Taravao. Le dimanche 17 avril, aux alentours d’1h30 du matin, la femme du gérant, éveillée, remarque que les lumières extérieures du commerce sont anormalement éteintes. Elle interpelle son mari, qui prévient immédiatement les gendarmes et les fait intervenir.
Un premier cambriolage en février
Il faut dire que deux mois plutôt, en février, les gérants des lieux avaient déjà été victimes de vols, le préjudice financier est alors estimé à environ 50 000 Fcfp : un fond de caisse, quelques paquets de cigarettes, la liste présentée aux juges est non exhaustive.
Alors cette nuit du 17 avril, le gérant n’a aucun doute : les cambrioleurs de février sont de retour et il ne s’est pas trompé. « La première fois, ils avaient coupé le disjoncteur et ils avaient dévissé la cloison en taule pour s’introduire » se souvient le gérant. La seconde fois, le mode opératoire est le même. L’électricité est coupée et la barrière en taules dévissée. Seule différence cette fois : les deux auteurs des vols sont pris en flagrant délit par les forces de l’ordre, puis placés sous contrôle judiciaire jusqu’au jugement.
Deux copains, deux situations pénales différentes
Jour-J. C’est entouré de leurs familles que les deux prévenus se présentent au palais de justice. Devant les juges, pas de grande difficulté à reconnaître les faits. Seulement, les deux compères n’ont pas le même profil : le meneur a 6 condamnations à son casier, notamment pour recels de vols, alors que le casier de son complice est vierge. Pourquoi avoir commis ces vols ? Aucune explication claire pour le premier prévenu, « je l’ai suivi parce que c’est mon copain », dixit le second.
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Dans ses réquisitions, la procureure n’omet pas de rappeler que le meneur de ces cambriolages est en cours d’aménagement d’une peine de 8 mois prononcée avant les faits. Quant à son complice, la procureure estime qu’« il avait conscience de ce qu’il allait faire« , puisque les vols ont été répétés à deux reprises et à seulement 2 mois d’intervalle.
Elle requiert 6 mois ferme avec mandat de dépôt pour le chef de file. Mais aussi deux mois de prison supplémentaires pour prise du nom d’un tiers pouvant déterminer les poursuites et conduite sans permis. En effet, « paniqué » à la vue des gendarmes, il s’est présenté sous l’identité de son frère : « J’étais en panique parce que je suis suivi par le SPIP [Service pénitentiaire d’insertion et de probation, ndlr]« .
Des regrets, des excuses et de la prison
Face à leur victime, les deux prévenus ont présenté leurs excuses. « C’est déjà très bien de s’excuser, n’est-ce pas Madame la juge ? J’espère que vous serez indulgente » répond la victime, qui demandera 100 000 Fcfp de préjudices financier et moral.
Du côté de la défense, l’avocate du meneur revient sur le « contexte familiale particulier » de ce dernier dans sa plaidoirie : « Pas de parents pour l’éduquer […] père à 16 ans […] actuellement suivi par l’association des Roseaux de Taravao et pourtant une certaine stabilité aujourd’hui dans sa vie familiale et sa vie de couple« . L’avocate demande l’aménagement de peine par bracelet. De son côté, l’avocate du second prévenu argumente sur les conséquences « des mauvaises fréquentations« .
Finalement après délibéré, le meneur écope de 6 mois de prison ferme avec mandat de dépôt et deux mois d’emprisonnement pour les infractions en sus. Son complice est quant à lui condamné à 6 mois d’emprisonnement entièrement assortis d’un sursis. Les deux compères ont l’obligation d’indemniser la victime.