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Provocation présumée à la haine raciale : Oscar Temaru placé sous le statut de témoin assisté

Oscar Temaru, ce lundi, au sortir du bureau des juges d'instruction qui l'ont placé sous le simple statut de témoin assisté. (Crédit: TNTV)

Il n’a pas connu le même sort que le ministre de l’Éducation Ronny Teriipaia et l’élu Tavini Mitema Tapati. Oscar Temaru a, lui, échappé à une mise en examen, ce lundi. Le leader indépendantiste, suspecté de provocation à la discrimination raciale, a été placé sous le simple statut de témoin assisté par deux juges d’instruction chargés de conduire les investigations.

« Pour moi, je n’ai rien fait de mal », a déclaré Oscar Temaru après avoir quitté le bureau des magistrats. Ces enquêtes avaient été ouvertes à la suite du dépôt de plaintes de l’ancien président Edouard Fritch relatives à plusieurs déclarations de Ronny Teriipaia, Mitema Tapati et Oscar Temaru.

 Le président du Tavini avait ainsi déclaré, en octobre dernier à l’Assemblée, qu’il redoutait une « invasion » de la Polynésie. « Je n’ai pas peur du changement climatique. J’aurais plutôt peur d’un changement démographique (…) C’est l’invasion de notre pays que je crains », avait-il déclaré.

« J’ai essayé d’expliquer que notre rôle, c’est de protéger nos enfants (…) et que l’immigration dans ce pays n’est pas une compétence du Pays. C’est à l’État que l’on doit s’adresser (…) Notre rôle, c’est aussi de prévenir », a précisé, ce lundi, Oscar Temaru.

« Un homme politique a le droit de dire ce qu’il pense »

Me Stanley Cross, avocat d’Oscar Temaru

« Si je prends Faa’a, par exemple, tout le monde connaissait tout le monde (…) Aujourd’hui, c’est fini. Une croissance normale aurait été 15 000 ou 20 000 habitants. Aujourd’hui, on est plus de 30 000, les gens ne se connaissent plus », a-t-il ajouté.

« Monsieur Oscar Temaru a bien expliqué le contexte de ce qu’il a dit », a de son côté souligné son avocat, Me Stanley Cross. « J’ai quand même rappelé aux magistrats instructeurs (…) qu’on était dans la liberté d’expression. Et quand vous avez affaire à un homme politique, sa liberté d’expression a quand même très peu de limites (…) Un homme politique a le droit de dire ce qu’il pense et d’interpeller l’opinion publique », a-t-il poursuivi.

Et l’avocat de conclure : « Mais ne voyez surtout pas de la part de monsieur Temaru une attitude de rejet ou d’incitation à la haine vis-à-vis des popa’a ».

Selon Me Cross, le statut de témoin assisté dont bénéficie le maire de Faa’a « fait qu’il ne sera pas renvoyé, au moment où je vous parle, devant le tribunal correctionnel ». L’enquête va se poursuivre.

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