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Punaauia : le “prédateur” sexuel s’en prenait à des femmes seules, chez elles

L'homme agissait les nuits de pleine lune dans la même zone de la commune. (Photo d'illustration/TNTV)

De septembre 2022 à juin 2024, le prévenu a fait vivre un véritable cauchemar aux habitants de ce quartier. Ou plutôt aux habitantes. Plusieurs jeunes femmes vivant seules. Il s’est introduit dans le domicile d’une première pour la caresser dans son sommeil, prenant la fuite après le réveil effrayé de sa victime, tout en emportant ce qui pouvait l’être.

Mais les mois suivants, il est revenu par trois fois dans la propriété de la jeune femme. Celle-ci s’est heureusement réveillée à chaque tentative en entendant ses pas et est parvenue à le chasser.

L’homme s’en est aussi pris à une autre habitante du même quartier. Une jeune mère qui gardait pour un temps la maison d’une amie. Le trentenaire s’est introduit dans l’habitation après avoir brisé le louvre d’une fenêtre.

Il a ensuite tenté de retirer le pyjama de sa victime alors qu’elle était assoupie aux côtés de deux de ses enfants. La jeune femme s’est elle aussi brusquement réveillée et ses cris ont fait fuir l’agresseur qui lui a, au passage, volé son porte-monnaie. 

Toujours dans la même zone, deux autres victimes ont surpris le trentenaire rodant dans leurs jardins, l’une d’elles découvrant son visage plaqué contre une fenêtre.  Lors de son audition devant les gendarmes, qui l’ont finalement interpellé, il a confié : “ Ça m’excite d’aller voir dans les maisons. Si je vois qu’une femme est seule, j’y vais”.

A la barre, ce jeudi, l’homme, déjà condamné par le passé pour agression sexuelle, a reconnu qu’il ciblait ses victimes : “Je voulais tenter, si elles vont se laisser faire”, a-t-il dit. Il a aussi indiqué qu’il agissait les nuits de pleine lune : “comme ça je vois mieux”.

Vous vous rendez compte comme c’est effrayant pour ces femmes ? Vous y pensez à çà ?”, lui a demandé le président du tribunal. Sans obtenir de réponse en retour.

L’une des victimes a d’ailleurs témoigné de son traumatisme : “Je ne dors plus depuis 2 ans. Je ne peux même plus assurer mon travail. Je suis en arrêt depuis le mois de mai (…) Je veux qu’il reste enfermé, qu’il ne sorte plus jamais”.  

Ma cliente a des difficultés à s’endormir. Et elle a le sentiment de ne plus être capable de protéger ses enfants. Il y a des séquelles”, a déploré l’avocate de la mère de famille.

Celle du prévenu, a plaidé le fait qu’il souffrait d’une addiction à l’ice. “Il ressent un sentiment de honte. Il est disposé à entreprendre un suivi psychologique”, a-t-elle assuré.

La procureure, elle, a décrit un “prédateur” prenant pour cible “des femme seules préalablement repérées” : “Il s’amuse à la nuit tombée à partir à la chasse. A la limite, ça a l’air de l’amuser la crainte de ces femmes”.

Pour l’ensemble de ces faits, le trentenaire a été condamné à 5 années de prison dont deux avec sursis. Son nom figurera également au fichier national des auteurs d’infractions sexuelles et, a sa sortie de détention, il aura interdiction de paraitre aux domiciles des plaignantes.

Il devra aussi verser 1,5 million et 500 000 francs de dommages et intérêts aux deux principales victimes. Il a été placé derrière les barreaux à l’issue de l’audience.

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