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Rixe au quai de Vaiare : un mutoi interdit d’exercer pendant un an, l’autre relaxé

Un policier municipal de Papeete qui comparaissait pour des violences commises en juin 2021, sur le quai de Vaiare, à Moorea, a été condamné, ce mardi, à une peine de 18 mois de prison avec sursis ainsi qu’à une interdiction d’exercer durant un an. Un autre mutoi de la capitale, impliqué dans la même affaire a, lui, été relaxé, sa participation à la rixe n’étant pas « avérée »..(Crédit: TNTV)

Les peines prononcées, ce mardi par le tribunal correctionnel, ont été bien en deçà de celles que réclamait le parquet. Lors de la première partie de l’audience, qui s’était déroulée il y a 3 mois (elle n’avait pu se poursuivre en raison du malaise d’un magistrat, NDLR), la procureure de la République avait été bien plus sévère. La magistrate avait demandé 6 mois de prison avec sursis contre le premier policier municipal, et 24 mois, dont 17 avec sursis, contre le second, mais aussi une interdiction d’exercer durant 5 années pour les deux hommes.

Il était reproché aux deux fonctionnaires, ainsi qu’un troisième individu, cousin de l’un d’eux, d’avoir participé à une violente rixe lors d’une « journée cohésion » sur l’île sœur, le 21 juin 2021. Une bagarre qui avait éclaté alors qu’ils étaient totalement ivres et hors service… et qui avait fait de nombreux blessés. Parmi eux, des femmes et des enfants.  « L’un m’a poussée et insultée. Je lui disais de sortir et il me disait : ‘tu es qui toi ? (…) On a essayé de les arrêter, mais ils n’ont pas voulu. On a dû protéger nos enfants. Ils sont traumatisés. Des choses ont été cassées, des coups donnés, cela ne donne plus confiance », avait témoigné une victime durant l’enquête.

Le procès a donc repris, ce mardi, avec les plaidoiries des avocats des mis en causes. Celui des policiers a rappelé que la rixe avait débuté par un simple « mauvais regard » entre l’un des mutoi et un autre homme, un individu que le fonctionnaire à « souvent embarqué » lors de ses interventions à Papeete.

Mais l’avocate a martelé que son client n’avait, « à aucun moment, commis de violences ». « Il a été victime d’un coup de poing. Tout le monde a dit : ‘il était tellement sonné qu’il n’a pas pu répliquer’ (…). On ne peut pas le poursuivre pour des violences dont il n’est absolument pas responsable », a plaidé Me Kari Lee Armour-Lazzari en demandant la relaxe pure et simple pour celui-ci.

« Je ne savais pas qu’on ne pouvait pas boire un coup quand on est policier »

Interrogé à la barre, le mutoi concerné s’est dit désemparé. « Je ne comprends pas pourquoi je suis là aujourd’hui. On m’a mis en garde à vue. On m’a démis de mes fonctions. Je n’ai rien compris (…) C’est moi qu’on a tapé, par terre (….) Je ne savais pas qu’on ne pouvait pas boire un coup quand on est policier (…) J’ai bossé la nuit pendant 6 ans et, après, on te sort comme un chiffon (…) C’était une journée de cohésion. J’avais besoin de relâcher. Aujourd’hui, je suis sali. On me regarde de travers (…) Je suis en arrêt psy. Je fais un burn-out. Je ne comprends plus rien », a-t-il lâché, avant de présenter ses excuses aux personnes blessées dans la bagarre générale. Le fonctionnaire a finalement été relaxé, le tribunal considérant que sa participation à la rixe ne « semblait pas avérée ».

Ce qui n’était pas le cas de son collègue qui, lui, en revanche, avait porté des coups de part et d’autre. Son avocate n’a donc pas plaidé la relaxe mais a sollicité une peine d’une « juste proportion ». « Il a reçu des coups et en a donné pour se défendre. Il n’est à aucun moment animé par une quelconque mauvaise intention. Il s’est retrouvé au milieu de cette bagarre, bien malgré lui », a déclaré Me Armour-Lazzari. Le second mutoi a, pour sa part, écopé d’une peine de 18 mois de prison avec sursis, assortie d’une interdiction d’exercer durant un an.

Quant au troisième homme, chauffeur d’engins de profession, le tribunal a prononcé à son encontre une peine d’un an de prison avec sursis et une mise à l’épreuve pour deux années. Les deux prévenus condamnés devront également indemniser leurs victimes pour leurs blessures ainsi que les dégâts matériels occasionnés au cours de la bagarre. Satisfaits du jugement, les avocats de la défense ont indiqué qu’ils ne feraient pas appel.

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