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Un an de prison ferme pour le mari « sadique »

Durant deux ans, il avait fait vivre un véritable calvaire à son épouse dans le huis clos de la maison familiale. Ce "tyran domestique" de 34 ans a été condamné, ce mardi, à 4 années de prison, dont une ferme, pour avoir battu et humilié à des très nombreuses reprises la mère de ses enfants. (Archives TNTV)

Coups, insultes, coupe de cheveux forcée et humiliations. Tel a été le lot quasi quotidien de la jeune femme, entre 2017 et 2019. Son époux de l’époque, maladivement jaloux, lui a fait vivre un véritable calvaire.

« Il me forçait à prendre des douches et à faire le ménage toute nue. Il ne voulait même plus aller au travail par peur que je m’en aille », avait-elle témoigné devant les enquêteurs de la gendarmerie. Les coups aussi pleuvaient. Au visage, dans le dos et dans le ventre, alors que la jeune victime était enceinte de 4 semaines. Une grossesse qui s’est achevée par une fausse couche.

« Il voulait, à un moment, qu’elle avorte. S’il a visé le ventre, ce n’est pas pour rien. Il avait ce dessein« , a souligné le procureur Yann Hausner. L’expertise médicale n’a toutefois pas pu établir de causalité certaine entre les violences subies et la perte du fœtus. Un « sale dossier », a soufflé le représentant du parquet.

« Si j’utilise le qualificatif de bourreau, je ne crois pas être excessif. Il l’a bâillonnée, insultée. Il lui a coupé les cheveux, donné de multiples coups sur tout le corps, et il y a eu les étranglements (…) Il y a eu une volonté de détruire. De faire du mal physiquement et psychologiquement (…) Il prenait du plaisir à lui faire du mal. Il a eu un comportement sadique« , a tonné le magistrat avant de requérir 4 ans, dont deux ferme, avec mandat de dépôt en prison.

« Docteur Jekyll et Mister Hyde »

Bien que désormais divorcé, le couple, qui se fréquente depuis l’adolescence, cohabite toujours dans la maison familiale où vivent leurs jeunes enfants et travaille au sein du même établissement. Mais la jeune femme a trouvé un nouveau compagnon, situation que son « bourreau » aurait aujourd’hui acceptée.

À la barre, le trentenaire a déclaré qu’il ne « comprenait pas » comment il en était arrivé à de telles violences. Son entourage le décrit d’ailleurs comme calme, sérieux et travailleur. Une sorte de « Docteur Jekyll et Mister Hyde », dixit le procureur. « Je pense que c’était à cause de ma consommation de paka. J’ai changé de comportement« , a-t-il assuré d’une voix posée.

L’expert psychologue a, lui, relevé « d’importantes failles narcissiques » et une « angoisse d’abandon« . « Je fais des crises de jalousie. J’ai peur de la perdre et j’en fais des cauchemars« , avait d’ailleurs déclaré l’homme en garde à vue.

Présente à l’audience, son ex-femme a pris la parole pour expliquer qu’elle souhaitait désormais « tourner la page » : « J’ai entamé une autre relation. À la maison, chacun a son espace. On cohabite pour les enfants. Tout se passe bien« .

Le prévenu a finalement échappé au mandat de dépôt. Il prendra attache avec le juge d’application des peines pour connaître les modalités de la mise à exécution de son année de prison ferme. Il a, en outre, été condamné à suivre un stage sur les violences conjugales et à verser 1,2 million de francs de dommages et intérêts à son ex-femme.

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