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“Une cinquantaine de cicatrices, c’est très inhabituel pour un enfant de 6 ans”

Bien apprêtée à la barre, la prévenue, mère de 4 enfants, a essayé de justifier les coups à répétition portés sur son petit garçon : “Il se bat avec sa sœur. Au début, je le gronde, mais au fil de la journée, ça se répète (…) Il me pousse à bout. C’est pour ça”.

On ne peut pas éduquer en tapant. Vous dites qu’il ne faut pas qu’il frappe sa sœur et vous le tapez. A un moment, on ne comprend plus”, lui a fait remarquer la présidente du tribunal.

Battu “3 à 4 fois par semaine”, des aveux mêmes de sa mère, le petit garçon conserve de nombreux stigmates de cette maltraitance. Le médecin qui l’a examiné en a été déconcerté. “Il a plus d’une cinquantaine de cicatrices, ce qui est très inhabituel pour un enfant de cet âge”, a-t-il écrit dans un “certificat médical long de 3 pages”.  

La petite victime présentait également des très nombreux hématomes. “Cela ressemblait presque à un corps autopsié”, s’est émue l’avocate de l’enfant, tout en soulignant que les “blessures psychologiques” engendrées, elles, ne se voyaient pas.

Vous avez du mal à vous contrôler ?”, a demandé la présidente à la mère de famille. “Oui, j’ai eu une tumeur au cerveau et j’ai des séquelles. Je vois un psychologue et un psychiatre. Depuis le mois de janvier, il n’y a plus eu de violences envers mes enfants”, a-t-elle répondu.

Elle a ajouté qu’elle était actuellement placée dans un foyer, après avoir elle aussi été lourdement battue par le père de ses enfants dont elle est aujourd’hui séparée.

Elle a compris la gravité des faits et elle a décidé de se faire aider. Cette procédure a été une sorte d’électrochocs”, a plaidé son avocate.

Le contexte de santé n’excuse pas tout. Et elle est récidiviste”, a de son côté constaté le procureur en demandant au tribunal d’envisager, en plus de 10 à 12 mois de prison avec sursis, “le retrait de l’exercice du droit parental” de la mère de famille.

Après délibérations, le tribunal a finalement écarté cette possibilité. Mais il a condamné la prévenue à une peine de 12 mois de prison avec sursis et à l’obligation de suivre des soins psychologiques, avant une dernière mise en garde de la présidente : “s’il y a de nouvelles violences, il y aura le retrait de l’autorité parentale”.

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