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Violence et manipulation

Crédit Tahiti Nui Télévision

« Monsieur vous n’êtes pas un esclave, vous êtes un homme libre ». C’est par ces mots à la tonalité singulière que la présidente du tribunal a clos le procès en s’adressant au prévenu. Un homme pourtant jugé pour atteintes sexuelles et violences à l’égard de sa compagne, qui est également son employeur. En février 2017 à Bora Bora, celui-ci avait violenté la victime avant d’avoir avec avec elle une relation non-consentie selon les déclarations de la jeune femme.

Des faits que le prévenu avait reconnu lors de sa garde à vue. Mais le contexte de l’affaire est des plus particuliers. La victime est en effet dépeinte par ses ex-compagnons comme hystérique, et même manipulatrice par le psychiatre qui s’est entretenu avec elle.

Quant à l’enquêteur de personnalité, il a lui considéré le prévenu n’était en fait que le « serviteur » de la jeune femme. Celle-ci empochait d’ailleurs la quasi-totalité du salaire qu’elle était censée lui verser. L’avocat du prévenu, Me Teremoana Hellec, en vient même à douter aujourd’hui des aveux de son client : « Je n’étais pas persuadé que, lorsqu’il reconnaissait les faits et donnait des détails, que ce soit la vérité puisqu’à chaque fois il indiquait ‘il faut que je la mérite et pour la mériter il faut lui obéir’. Donc moi je me pose la question de savoir si un certain nombre de déclarations de sa part n’ont pas été faites juste dans l’espoir de lui faire plaisir et d’être récompensé. Il y avait un contexte d’emprise, de quasi servitude de monsieur pour madame. C’est très particulier. »

Le tribunal correctionnel a pris en compte l’ensemble de ces éléments. Il a finalement prononcé une peine de deux ans de prison à l’encontre de l’homme… mais entièrement assortie du sursis. Son nom sera en revanche inscrit au fichier national des auteurs d’infractions sexuelles.

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