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« 50 ans de mensonges cela suffit ! »

Lundi, plusieurs dizaines d’habitants de Tahiti ont entamé un tour de l’île à pieds. Un pèlerinage de 20 km chaque jour destiné à alerter les pouvoirs publics et la population. Tous les soirs, les pèlerins convient la population à des réunions publiques « pour que la population connaisse son histoire, et pour expliquer les difficultés rencontrées dans le domaine des maladies qui proviennent des essais ». Cette marche s’achèvera le 2 juillet, date du premier tir nommé Aldébaran, par un rassemblement Place Jacques Chirac. Toujours dans le cadre de cette commémoration, les associations ont convié sur le territoire, un ancien maire de la ville de Hiroshima et un expert  japonais des maladies radio-induite. Mardi, ces deux spécialistes de la question nucléaire, accompagnés de Bruno Barillot, ont rencontré le président Fritch. Ils échangeront également vendredi matin avec la population, lors d’une séance publique organisée au CESC.

Pour Roland Oldham, ces manifestations sont organisées dans le but « d’envoyer un message clair à l’Etat et à nos hommes politiques pour qu’ils aient le courage d’aller un peu plus au fond des choses. » Les revendications du président de Moruroa e tatou ne changent pas, elles concernent toujours la modification de la loi Morin, l’organisation d’un référendum, la dépollution et l’enseignement de l’histoire du nucléaire à l’école.  

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  La loi Morin

« La loi Morin ne répond pas aux attentes des victimes. Cette loi, nous l’avons toujours dit, est quasiment nulle. Sur 1000 dossiers que cette loi a examiné, 20 seulement ont été indemnisé et sur les 20, il n’y a que 4 Polynésiens. Je pense qu’il y a vraiment quelque chose qui ne va pas. C’est un message clair que nous  envoyons à l’Etat. Il faut arrêter de  nous  tourner en bourrique. 50 ans aujourd’hui , la loi Morin ne réponds pas du tout  aux attentes des personnes atteintes de maladie radio induite. 50 ans de mensonges cela suffit. »

   Le référendum

« C’est aussi pour demander à notre gouvernement d’organiser un referendum sur la responsabilité de l’Etat français par rapport aux conséquences des essais nucléaires. Il ne faut pas oublier qu’à ce jour il y a plus de 42 000 Polynésiens qui ont signé la pétition, donc il n’y a pas d’excuses selon nous qu’un référendum ne soit pas organisé. Si c’est le cas, c’est vraiment pour nous un déni du droit du citoyen ma’ohi. »

   La dépollution

« L’autre point qui nous inquiète encore beaucoup, c’est la pollution de notre environnement. On peut parler de tout le plutonium qui est à Moruroa, et le risque d’effondrement de l’atoll, avec une population qui habite juste en face de Moruroa, à Tureia. Qu’est-ce qui est fait pour les protéger ? Il y a aussi le problème de la pollution de Hao, dans le lagon mais aussi sous le sol, avec le plutonium sous la dalle où on nettoyait les avions. Nous ne voulons pas simplement des mots mais des actions concrètes. Notre association et celle des propriétaires fonciers de Hao ont demandé qu’on enlève ce plutonium de Hao. Ce n’est pas normal que nos enfants vivent avec sous les pieds du plutonium. Ce serait un scandale si cela se passait à Paris. Imaginez qu’il y ait du plutonium à 10 centimètres sous la tour Eiffel. Je pense que l’Etat aurait réagi tout de suite. »

   L’éducation

« Nous voulons absolument que l’histoire du nucléaire soit enseignée à l’école. Il n’est pas normal que nos enfants, même les adultes, ne sachent pas exactement combien d’essais il y a eu, ne connaissent pas l’histoire de ces essais. Les temps ont changer, maintenant il faut libérer la parole, il faut que nos hommes politiques aient du courage, il faut qu’il y ait cet enseignement à l’école. »
 

Rédaction web (Interview Axel Lichtlé)

 

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