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Après deux mois de crise, le gouvernement Barnier voit le jour

Le secrétaire général de l'Élysée Alexis Kohler annonce la liste des 39 ministres du gouvernement Barnier (Crédit Photo : Photo by Dimitar DILKOFF / POOL / AFP)

Emmanuel Macron a nommé samedi les 39 membres du gouvernement de Michel Barnier, marqué à droite, fruit d’une fragile coalition entre le camp présidentiel et Les Républicains pour tenter de clore l’une des plus graves crises politiques de la Ve République.

L’arrivée à l’Intérieur du chef des sénateurs Les Républicains Bruno Retailleau, aux positions très fermes sur l’immigration, a cristallisé le mécontentement des macronistes et du MoDem. D’autant qu’il s’agit d’un des seuls poids lourds d’un exécutif composé de personnalités plutôt inconnues du public, et que le Premier ministre n’a quasiment pas réussi à élargir vers la gauche.

Autre personnalité aux positions conservatrices, Laurence Garnier, pressentie à la Famille, est finalement nommée à la Consommation après deux jours de polémique.

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Bruno Retailleau est le principal représentant du parti du nouveau Premier ministre, nommé il y a 16 jours à Matignon, avec Annie Genevard, qui hérite du secteur en crise de l’Agriculture.

Comme attendu, François-Noël Buffet a été nommé ministre des Outre-mer, en remplacement de Marie Guévenoux, dans le gouvernement du nouveau Premier ministre Michel Barnier auquel il sera directement rattaché, a annoncé le secrétaire général de l’Elysée Alexis Kohler. Ce poids lourd du Sénat se réclame d’un gaullisme social. Il débarque alors que la crise en Nouvelle-Calédonie est dans l’impasse et que la Martinique fait face à une flambée de violence.

Budget rattaché à Matignon

Les autres ténors, Sébastien Lecornu et Rachida Dati, venus de LR mais déjà ralliés au président, sont aussi les deux seuls à rester à leurs postes, respectivement les Armées et la Culture.

Parmi les rares rescapés figurent le MoDem Jean-Noël Barrot, promu aux Affaires étrangères, ainsi que les macronistes Catherine Vautrin, qui passe aux Territoires, et Agnès Pannier-Runacher, à la Transition écologique et à l’Énergie.

À Bercy, c’est un macroniste peu expérimenté, Antoine Armand, qui devient ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie. Les Comptes publics reviennent à l’ex-député Laurent Saint Martin, mais il sera rattaché directement à Matignon, alors que l’élaboration du budget 2025, qui a déjà pris un retard inédit, est considérée comme la priorité numéro un dans un contexte de dérapage budgétaire et de croissance atone.

Parmi les entrants, la principale surprise est la députée Renaissance Anne Genetet à l’Éducation, priorité d’Emmanuel Macron dont elle n’est pas réputée experte.

La MoDem Geneviève Darrieussecq devient ministre de la Santé, autre priorité gouvernementale. Seule prise venue de la gauche : Didier Migaud devient ministre de la Justice. Mais l’ex-député socialiste a quitté la politique active depuis 2010.

Paritaire

Michel Barnier a préféré tenir à l’écart les potentiels candidats à la présidentielle de 2027, dont le ministre sortant de l’Intérieur Gérald Darmanin et le chef des députés LR Laurent Wauquiez.

La nouvelle équipe, qui fait la part belle au parti macroniste Renaissance, est strictement paritaire entre hommes et femmes, composée de 19 ministres de plein exercice, 15 ministres délégués et cinq secrétaires d’État. Elle se réunira autour d’Emmanuel Macron lundi à 15H00 pour son premier Conseil des ministres.

Trois mois et demi après la dissolution controversée de l’Assemblée nationale, quasiment onze semaines après le second tour de législatives qui ont débouché sur un pays sans majorité, et 67 jours après la démission de l’équipe de Gabriel Attal dont les ministres restaient chargés des affaires courantes, la France a donc enfin un gouvernement de plein exercice.

En attendant sa déclaration de politique générale le 1er octobre, Michel Barnier, 73 ans, connu pour avoir négocié au nom de l’Union européenne la sortie du Royaume-Uni lors du Brexit, a seulement énoncé de vagues priorités.

Parmi elles, l’amélioration du « niveau de vie » et des services publics, la « maîtrise » de l’immigration, « l’attractivité économique de la France » , la réduction de la « dette écologique » et la « maîtrise des finances publiques » . Un point d’interrogation reste sur les impôts, qui n’augmenteront toutefois pas pour « les classes moyennes » .

Même Horizons, le parti d’Edouard Philippe pourtant enthousiaste lors de sa nomination, n’a pas caché se sentir floué avec un seul ministre de plein exercice, Paul Christophe, aux Solidarités.

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