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Assemblée de Polynésie : Antony Géros retrouve le perchoir

Antony Géros a été élu, ce jeudi matin, par les nouveaux représentants de l’Assemblée, président de l’Institution, un poste qu’il avait déjà occupé par le passé. (Crédit: M. Leyral/TNTV)

Chose inhabituelle dans un hémicycle, la séance, présidée par Oscar Temaru, le doyen d’âge des 57 représentants, a débuté par une prière avant que les nouveaux élus ne procèdent au vote de leur président. Seul Antony Géros s’est porté candidat au perchoir pour succéder pour les 5 prochaines années à Gaston Tong Sang.

Dans son discours d’intronisation, le nouveau président de l’institution a retracé le parcours politique du parti indépendantiste et de son leader historique Oscar Temaru, tout en taclant l’attitude du gouvernement central ces dernières années.   

 « La désignation en 2004 d’un président indépendantiste à la tête de l’Assemblée de la Polynésie française et celle d’un autre indépendantiste à la tête de l’exécutif du Pays ne pouvait laisser l’Etat indifférent. Un Etat qui va user de son autorité pour faire et défaire les majorités au gré de son intérêt jusqu’à venir instrumentaliser les élus de Tarahoi en expliquant qu’il est nécessaire de trouver, dans la modification de la loi organique, la bonne formule pour lutter contre l’indépendance. C’est ainsi que les indépendantistes du Tavini Huiraatira (…) ont été exclus du pouvoir en 2013 avec la perspective non avouée qu’avec cette stratégie, les fomenteurs de cette manœuvre allaient arriver à écarter définitivement le risque indépendantiste », a-t-il déclaré.

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« Manœuvres de l’Etat »

S’en est suivie « une longue traversée du désert » de 10 ans « durant lesquels les autonomistes auront gouverné sans inquiétude » jusqu’à l’élection en 2022 « de nos trois députés indépendantistes ». « Et ce, malgré les manœuvres de l’Etat décidé à utiliser la voie judiciaire pour stopper et mettre fin à la carrière politique de notre leader Oscar Manutahi Temaru depuis qu’il est fait communication, en octobre 2018, devant le tribunal pénal international, d’une plainte pour crime contre l’humanité consécutive au 193 bombes atomiques expérimentées sur notre sol. Injustement chassé de notre assemblée aux premières heures du mandat de 2018, suite à une décision inique du Conseil d’Etat, le voila de retour dans cet hémicycle par la grande porte et plus fort que jamais », s’est félicité Antony Géros.

Celui-ci a aussi estimé que le Tavini Huiraatira a « mieux que quiconque su incarner le changement tant attendu » en « rajeunissant les membres composant sa liste ». 33 nouveaux élus, jeunes pour certains, qui auront « après nous » à « prendre les rênes de la destinée de notre Pays ».

Antony Géros a également tenu à saluer les élus de l’opposition, ses « adversaires et amis de longue date ». « Je ne serai pas le président des seuls élus du Tavini Huiraatira. Je suis le président de tous les représentants (…) Nous avons, de 2011 à 2013, démontré notre capacité à gouverner notre pays à un instant où notre économie était au plus bas », a-t-il ajouté. Puis de conclure : « Il nous appartient maintenant de retrousser nos manches et de nous mettre au travail ».

Ce vendredi, les 57 représentants procéderont à l’élection du président du Pays. Moetai Brotherson devrait, sauf immense surprise, devenir le nouveau chef de l’exécutif. La passation de pouvoir avec son prédécesseur, Edouard Fritch, aura lieu, dans la foulée, à la Présidence.

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