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Covid-19 : Le maire de Punaauia demande un reconfinement

(crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Punaauia est la deuxième commune la plus peuplée de Polynésie après Faa’a. Mais elle est aussi l’une des plus touchées par l’épidémie de covid, puisqu’elle compte aujourd’hui au moins un millier de cas actifs avérés. « On est à peu près certains qu’il y en a plus », explique le maire de la commune, Simplicio Lissant. « Il y en a qui ne se déclarent pas, ou des asymptomatiques ».

L’élu tire la sonnette d’alarme alors que les pompiers de la commune sont constamment mobilisés : « nos services de sécurité et plus particulièrement nos pompiers sont sollicités tous les jours. Hier encore, ils ont fait une dizaine d’interventions. 80 à 85% des interventions concernent des cas covid ou des suspicions. Cela met complètement en tension nos équipes ».

« Nous sommes arrivés à un point de rupture où nos moyens d’actions vont se retrouver très rapidement en difficulté pour pouvoir intervenir. Non seulement pour secourir nos administrés malades de la covid, mais aussi pour assurer le service de tous les jours« , alarme le maire, également vice-président du syndicat de la promotion des communes.

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« Au niveau de Punaauia, on est à la limite, au point de rupture. Je ne voudrais pas que les gens ne soient plus secourus et qu’on n’ait plus les moyens d’intervenir ».

– Simplicio Lissant, maire de Punaauia

Car la covid touche aussi les services de secours de Punaauia. « Comme on le présageait déjà, nos moyens s’effondrent au fur et à mesure. Aujourd’hui, j’ai une équipe dont la moitié est covidée positive, et on a des doutes sur le reste de l’équipe. On va donc perdre une brigade », explique Simplicio Lissant, constatant les effectifs à la baisse des pompiers.

« Même chose du côté de la police municipale. Nous avons une brigade entière qui n’est plus opérationnelle. Au total : nous avons une quinzaine d’agents qui sont touchés. Très rapidement, nos moyens d’action ne seront plus en mesure de répondre aux besoins ».

« Un appel au secours« 

Avec des services de secours réduits et touchés par le coronavirus, le maire de Punaauia est clair : il veut un reconfinement. « C’est un appel au secours que l’on fait. D’abord nous individuellement : s’il n’y a pas de confinement organisé, nous pouvons tout de même nous confiner tous seuls. C’est une question de responsabilité individuelle. Mais je lance aussi un appel aux autorités : je crois qu’il est temps de durcir les mesures. Tout le monde est d’accord. On voit bien la situation sanitaire, et la situation à Moorea où l’on perd complètement le contrôle… Aujourd’hui, je suis favorable au confinement. Au niveau de Punaauia, on est à la limite, au point de rupture. Je ne voudrais pas que les gens ne soient plus secourus et qu’on n’ait plus les moyens d’intervenir. Je crois que l’heure est grave« .

Simplicio Lissant veut envoyer un courrier d’alerte au haut-commissaire, Dominique Sorain, qui annonçait mardi le confinement partiel de certaines îles dont Tahiti, uniquement le week-end.

« Aujourd’hui, je vais adresser un courrier à monsieur le haut-commissaire, pour le saisir officiellement de la situation catastrophique de la commune de Punaauia, et pour l’alerter sur des mesures plus coercitives à prendre très très rapidement. C’est un courrier d’alerte et une demande. Je pense que tous les maires qui sont dans cette situation vont devoir le faire. Il faut durcir les mesures et peut-être reconfiner ».

« Pour le maire que je suis, cette situation n’est plus supportable »

– Simplicio Lissant, maire de Punaauia

Dans son courrier, le maire de Punaauia détaille son désarroi face à la situation sanitaire de sa commune. « Une quinzaine de policiers municipaux et de pompiers sont aujourd’hui dans l’incapacité de travailler et ce chiffre ne cesse de croître. Ceux qui sont encore sains font courir des risques permanents pour eux et leur famille. […] Si la maladie continue sa propagation au rythme actuel, […] il n’y aura plus suffisamment d’ambulances pour fournir de l’assistance aux personnes en détresse respiratoire. Il n’y aura plus assez de personnes pour venir en aide aux femmes violentées, aux personnes menacées, aux victimes d’incendies, d’accidents de la route ou d’agression. Pour le maire que je suis, cette situation n’est plus supportable ».

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