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Covid-19 : vers « un retour à la vie normale » progressif à partir du 15 janvier

Covid-19 : vers "un retour à la vie normale" progressif à partir du 15 janvier

TNTV : La lutte contre la drogue et notamment l’ice reste une priorité pour vous…
Dominique Sorain :
« Et c’est resté une priorité pendant toute la crise sanitaire. La lutte contre le trafic d’ice est restée une priorité. D’ailleurs il y a eu beaucoup d’opérations qui ont été judiciarisées comme celle d’aujourd’hui. Il faut saluer le travail des forces de l’ordre en la matière. Il y a eu beaucoup d’interpellations. Parce que ce trafic continue. C’est un fléau pour le territoire. Et d’ailleurs j’envisage d’annoncer, on avait déjà prévu un plan de lutte renforcée contre l’ice, il est prêt. Nous devrions l’annoncer en début d’année. Ça a été reporté du fait de la situation sanitaire mais ça n’a pas empêché de travailler. Il y a notamment une cellule opérationnelle de coordination du renseignement entre gendarmerie, police, douane, et d’autres services qui a été montée et qui fonctionne d’ores et déjà. Et ce travail va continuer. Il faut se protéger, il faut protéger les jeunes notamment. »

Y a-t-il des changements dans la gestion de la crise sanitaire, par rapport au couvre-feu, aux restrictions mises en place ?
« Les mesures qui ont été mises en place depuis la fin du mois d’octobre et qui ont été décidées d’un commun accord ente l’Etat et le Pays, et d’ailleurs nous avons fait une allocution commune avec Edouard Fritch vendredi dernier, ces mesures mises en place demeurent. C’est une nécessité. Ce n’est pas de gaité de coeur qu’on le fait. Cette période de fin d’année qui normalement est une période festive, en famille, avec les amis… Mais c’est nécessaire parce que nous sommes toujours dans une situation qui demeure préoccupante. Même s’il y a une amélioration, nous avons toujours un taux d’incidence, le nombre de cas pour 100 000 habitants pour une semaine, supérieur à 300 cas encore. On est très au-dessus des moyennes nationales, et il est absolument indispensable de continuer cet effort si on veut que cette baisse devienne significative et surtout durable. Et le risque de cette période de fin d’année, c’est qu’au travers de rassemblements festifs, de rassemblements amicaux, on reprenne, on retombe dans ce qui serait une troisième vague de l’épidémie. Et ça on veut impérativement l’éviter. Donc on demande un effort encore. Et ça se traduit par des contraintes, on le voit bien sur les rencontres sportives, sur les réunions, les mariages, tous les rassemblements. Cela continue. »

Les familles voulaient se retrouver en ces temps festifs. Il faut qu’on fasse encore des efforts. Par rapport au sport, la compétition ne reprendra pas ?
« Non, dans l’immédiat les compétitions ne reprendront pas. Et je ne veux pas être un donneur de leçons, mais il faut qu’on fasse attention. Et notamment en cette période où la tentation c’est de se retrouver, de se rassembler, parce que les gens, on peut le dire, en ont assez, en ont peut-être un peu marre aussi de cette situation qui dure depuis le mois de mars avec des périodes où il y a eu des contraintes très très fortes. Mais il faut qu’on fasse attention pendant cette période des fêtes de fin d’année pour qu’on ne soit pas trop nombreux dans ces réunions familiales. Et surtout qu’on fasse attention à ceux qui sont fragiles. Qu’on fasse attention aux matahiapo, aux personnes qui souffrent de différentes maladies et dont la situation pourrait s’aggraver si elles étaient contaminées par la covid. Donc faisons attention, protégeons ceux qu’on aime. Je crois que c’est comme ça qu’il faut le dire. »

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Et pourquoi ne pas rouvrir les salles de sport et les compétitions également ?
« Parce qu’il y a un risque, on l’a vu, lorsqu’il y a des compétitions sportives. Certains sports s’y prêtent davantage. Mais c’est aussi tout ce qui entoure les compétitions. Et c’est là où on a vu qu’il y avait des dérapages importants. Donc il faut simplifier, il faut prendre des mesures qui soient facilement applicables. Et si on veut que ce soit réellement efficace, parce qu’on revient de loin. Il y a un mois et demi avec le président Edouard Fritch, on se demandait si on allait pas être obligés de prendre des mesures de confinement du territoire, d’arrêter l’activité. On a fait le choix nous de maintenir l’activité économique et sociale. Faire en sorte de maintenir les magasins ouverts, de maintenir les restaurants ouverts. Mais ça signifie aussi qu’à côté de cela il faut faire des efforts et éviter surtout tout ce qui est grands rassemblements, c’est ça l’important. »

Vous avez annoncé que la levée des restrictions sanitaire est prévue pour la mi-janvier. Comment cela va-t-il se passer ?
« Ce qu’on espère, c’est que le dispositif qui est mis en place va continuer à produire de l’effet. Parce que quand on l’a mis en place au mois d’octobre, on a vu qu’après, début novembre, il y a eu une décrue du nombre de cas de contamination. Donc on a fait ce choix de maintenir ces mesures qui sont fortes, et y compris à Noël et le jour de l’An. C’est en espérant qu’au 15 janvier on sera en mesure d’alléger ces mesures, le dispositif. C’est pour cette raison qu’il nous faut continuer plus que jamais en étant strict dans leur application, pour penser un retour à la vie normale vers le 15 janvier. Alors ça se fera certainement progressivement, mais en tout cas nous le souhaitons parce qu’il y a eu un effort très important qui a été fait. Je l’ai dit vendredi : si ça fonctionne, si on a eu une amélioration de la situation, c’est grâce à l’effort de la plus grande majorité de la population de la Polynésie. Donc persévérons.« 

Et comme toujours en fin d’année, les contrôles de la route seront encore renforcés…
« Oui parce que là aussi la sécurité routière c’est important. Il y a encore trop de morts, trop de blessés graves. Il y a un week-end où on a eu 4 tués il y a quelques semaines. C’est encore trop. Donc les forces de sécurité vont continuer ces contrôles. C’est pour protéger la population. Et surtout, qu’est-ce qu’il y a le plus souvent dans les accidents ? Pas toujours mais quasiment toujours. Ce sont des problèmes de consommation d’alcool et de comportements inappropriés sur la route. Donc manque de prudence, défaut de ceinture de sécurité. Ce sont des choses simples qu’on pourrait éviter surtout. Donc les forces de sécurité continueront ces contrôles. »

Quel est votre sentiment suite à la requête de l’Etat de désinscrire la Polynésie de la liste des pays à décoloniser de l’ONU ?
« La position de la France est constante en la matière. Depuis 2013, la France demande la désinscription de la Polynésie française de la liste des territoires à décoloniser. Il n’y a pas de changement dans cette position. Et pourquoi ? Parce que la Polynésie bénéficie d’un régime d’autonomie avec un président, un gouvernement, une assemblée, et également ce régime de l’autonomie a été largement approuvé par la population puisque c’est une majorité dite autonomiste, qui tient les rennes du territoire aujourd’hui, de la collectivité aujourd’hui. Donc il n’y a pas de raison pour la France de changer. Et c’est ce qu’a dit notre représentant à l’ONU la semaine dernière. »

Quelles seront les priorités de l’Etat en Polynésie en 2021 ? De grands projets en prévision ?
« Surtout, la vie continue pour la Polynésie. Et c’est un travail en commun que nous menons avec le Pays puisqu’il s’agit de rénover en quelques sortes, tous les dispositifs, une grande partie des dispositifs d’appui de l’Etat en Polynésie. C’est ce qu’on appelle un contrat de développement. Et ces dispositifs qui se traduisent par des apports budgétaires, par des apports financiers de l’Etat, permettent de construire des infrastructures sur le territoire, d’aider le Pays pour construire des écoles, pour construire des routes, pour construire différents équipements, des salles de sport… La liste est très très longue. Donc on va continuer à travailler avec le Pays parce qu’il faut, dans le même temps, ce sont des réalisations qui vont se traduire par de l’activité économique, ça va faire travailler les entreprises, ça va créer de l’emploi. Mais il faut impérativement qu’on maintienne cette activité. Et l’Etat est là pour apporter cet appui. »

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