Site icon TNTV Tahiti Nui Télévision

Edouard Fritch : « Il n’y a vraiment rien de nouveau à l’horizon »

Edouard Fritch était l'invité des journaux de TNTV, ce jeudi soir.

Edouard Fritch : « Il n’y a vraiment rien de nouveau à l’horizon »

TNTV : Le Rapport d’orientation budgétaire (ROB) vient d’être déposé à l’Assemblée et sera étudié ce lundi. Quelle analyse en faites-vous ?

Edouard Fritch : «Ce document d’orientation budgétaire (…) nous donne en fait la situation de 2024, la situation économique, sociale, mondiale mais aussi locale, et dans un deuxième temps nous donne des orientations sur l’action du gouvernement. J’ai bien retenu la conclusion de votre reportage : on garde le cap, c’est-à-dire qu’effectivement, depuis deux ans, on a gardé le cap que nous avons laissé au gouvernement et on continue dans le même sens. Il n’y a rien de nouveau à l’ouest, rien de nouveau du tout. Ce document d’orientation budgétaire, c’est aussi l’occasion de donner espoir aux familles, de parler du logement, de parler du coût de la vie, de parler du pouvoir d’achat mais aussi de refaire renaître de la confiance au niveau des entreprises en annonçant des grands travaux, ce qui donnera effectivement aux entreprises pour 2025 des chantiers qui vont permettre de maintenir l’emploi.Et cela, aujourd’hui, je puis vous dire que rien n’apparaît au travers de ce document ».

TNTV : Vous parlez du contexte extérieur. Le ROB rappelle justement des incertitudes économiques à différentes échelles, notamment internationales. Le MEDEF s’en inquiète aussi. Est-ce que le gouvernement anticipe suffisamment les risques, selon vous ?

– PUBLICITE –

Edouard Fritch Non. Il n’y a rien. C’est un petit peu ce qui est choquant parce que c’est écrit en plus, et le président l’a dit en commission, lorsqu’on nous dit qu’on garde le cap, c’est-à-dire qu’il n’y a rien de nouveau. Aujourd’hui, on n’envisage aucune réaction à la crise à venir et tout le monde dit qu’il y aura une crise. Nous avons surfé pendant deux ans sur les retombées provoquées par la bonne santé économique du pays en 2023, 2024, mais aujourd’hui rien n’est prévu pour relancer la machine, même pas l’investissement puisque le budget d’investissement est à la baisse ».

TNTV : Quelles nouveautés auriez-vous espéré voir dans ce rapport ?

Edouard Fritch : « On aurait d’abord espéré voir ce gouvernement tenir ses engagements, ses promesses.Nous avons eu beaucoup d’argent dans les caisses du Pays, et nous nous attendions effectivement à une baisse du coût de la vie. Alors effectivement, ils ont retiré les 1% -de la TVA sociale, ndlr-, mais ils sont incapables, parce que nous les avons interrogés là-dessus, de nous dire qui en a bénéficié. En tous les cas, sur le coût de la vie, la baisse n’est pas sensible. Nous nous attendions à ce qu’ils nous parlent aussi du maintien du pouvoir d’achat des familles. Nous nous attendions qu’ils nous parlent de la problématique du logement, vous en avez tous parlé au niveau des différentes antennes ici en Polynésie française, mais il n’y a vraiment rien de nouveau à l’horizon, pour l’heure ».

TNTV : Donc les mesures proposées ne sont pas suffisantes selon vous ?

Edouard Fritch : « Elles ne sont pas suffisantes et puis surtout, on a l’impression qu’on est en train de gagner du temps. On laisse les choses traîner. Je pense que le gouvernement a donné des signes de faiblesse au niveau de la cohésion de ses membres. Si nous avons passé 15, 16, 17 heures sur ce document d’orientation budgétaire, c’est parce qu’ils n’étaient pas vraiment d’accord entre eux non plus. Ce sont les divergences au sein de la majorité actuelle qui ont fait que nous avons perdu beaucoup de temps dans nos discussions. La Polynésie mérite mieux et nous attendions de meilleures solutions pour préparer la prochaine crise qui va arriver ».

TNTV : Il y a également des projets de réforme en cours, ceux de la PSG et de la fiscalité, mais aussi du régime de non-salariés. Il y a également un certain nombre d’annonces comme la hausse de la TVA sur le sucre, la fin de la primauté du RGS et plus récemment le prêt à taux zéro. Quel regard portez-vous sur ces sujets ?

Edouard Fritch : « Nous attendons tous qu’il y ait des réformes. Mais celles que vous venez de citer sont en train de naître petit à petit. Mais rappelez-vous que cela fait un an et demi que l’on parle aujourd’hui des réformes à venir. La réforme sur la PSG, elle est attendue. Sur le plan social, on en a besoin. Vous venez de parler du traitement de nos anciens, de nos matahiapo. On a besoin d’accompagner plus nos matahiapo parce que nous les aimons. Nous voulons les garder à la maison. Nous voulons qu’ils aient une fin de vie qui soit meilleure. Mais il n’y a rien. Rien n’est utile. Il y a un vrai problème. J’ai l’impression que non seulement ils ne s’entendent pas, mais j’ai l’impression qu’ils sont obligés de créer des conférences pour essayer d’obtenir, de capter des idées qui viennent de l’extérieur. Le problème qui se pose à eux, ensuite, c’est de trancher, c’est de prendre une décision et d’opter pour un cap, d’opter pour une voie. Et ce document budgétaire qui doit nous donner la voie, en fin de compte, nous laisse encore plus dans le brouillard ».

TNTV : Dans un autre domaine, Gaston Flosse et Pascale Haiti créent leur propre parti. Le divorce est consommé avec Bruno Sandras. Vous qui connaissez bien le « Vieux Lion », est-ce que ça vous étonne ?

Edouard Fritch : « Ce n’est pas un Vieux Lion. C’est encore un jeune battant. Comme nous le connaissons tous, je ne suis pas étonné de ce comportement, parce qu’il était évident dès le départ que la préparation de la succession de Gaston devait passer par Pascale Haiti. Je pense que tout est clair maintenant, puisque lui-même l’a annoncé, c’est un parti qui sera présidé par Pascale Haiti. Je ne suis pas étonné. C’est comme ça ».

Quitter la version mobile