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Faut-il changer le mode de scrutin actuel ?

(Crédit photo : Mike Leyral / TNTV)

Faut-il changer le mode de scrutin au fenua ? C’est la question que vont poser nos trois députés dans le cadre d’une mission flash de l’Assemblée nationale. Aujourd’hui, le Tavini Huira’atira a 38 élus à l’assemblée, soit presque 67% des sièges alors qu’ils n’ont obtenu que 44% des suffrages lors des élections. Le constat était le même sous la précédente mandature : 38 sièges pour le Tapura contre 49% des suffrages. Cette mission demandée par Nicole Sanquer a pour but de réfléchir à des recommandations pour que la répartition des sièges à Tarahoi soit plus représentative du vote des électeurs. « C’est une démarche transpartisane parce qu’elle n’est pas portée par un parti. Mais vraiment la volonté d’entendre ce que pensent les élus à l’heure actuelle. C’est un sujet que nous pourrons porter ensemble devant l’État suivant les recommandations qu’on pourrait traduire en écoutant tout le monde et voir si on peut travailler ensemble avec l’État sur une possible évolution de ce mode de scrutin parce que ce mode de scrutin, il faut savoir qu’il est inscrit dans notre loi organique et si modification il y a, elle doit se faire à l’Assemblée nationale. »

L’actuel mode de scrutin est le résultat d’une longue période d’instabilité politique de 2004 à 2013, durant laquelle 14 gouvernements se sont succédé. Pour garantir une stabilité, la loi Penchard avait donc réinstauré une prime majoritaire de 19 sièges sur 57 et un seuil de 12,5% des suffrages exprimés pour se qualifier au second tour. Des spécificités qui pourraient être revues. Pour l’ex-président du Pays Edouard Fritch, « aujourd’hui, cette loi donne satisfaction. La difficulté, et on en a parlé au sein de la plateforme autonomiste, c’est de savoir si cette prime est trop importante ou pas. Je ne peux pas me prononcer aujourd’hui mais ce sera un problème de curseur. Est-ce qu’il faut le tiers, 25% ? Il faut une étude d’impact. Il nous faut être sérieux sur les prévisions de déstabilisation liées à cette modification de la prime majoritaire ».

Ce mode de scrutin favorise la bipolarisation du paysage politique locale et rend l’accès à l’assemblée difficile pour les petits partis. « La polarisation avec d’un côté les autonomistes et les indépendantistes existera toujours quel que soit le mode de scrutin, estime le président Moetai Brotherson. On a aujourd’hui d’autres voix avec par exemple les écologistes qui veulent s’exprimer mais n’arrivent pas à traduire ça dans une représentativité à l’assemblée. Le Tavini a depuis très longtemps dit pourquoi pas supprimer la prime majoritaire et mettre en place un autre mode de scrutin plus proportionnel mais il faudrait que ce soit assorti de l’élection du président au suffrage universel direct ».

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Les députés ont 3 mois pour réaliser les auditions auprès des élus du fenua et rédiger des recommandations. Le rapport devrait être terminé au mois d’avril.

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