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Gaston Flosse : 2022 « sera une année difficile, chargée d’élections »

Gaston Flosse : 2021 "sera une année difficile, chargée d'élections"


TNTV : Quelle est votre analyse sur la situation sanitaire au fenua ?
Gaston Flosse : « J’aurai aimé, déjà, que le président nous fasse un bilan du passage du variant Delta et qu’il nous dise la vérité : combien il y a eu de malades ? de morts ? (…) Avec le Omicron, quelles sont les mesures qui sont prises pour protéger la population ? On sait bien que pour le Delta, c’étaient des passagers venus de France. (…) On devrait peut-être arrêter les liaisons entre la France et nous. Aucune décision n’est prise. Notre gouvernement manque toujours, comme par le passé, d’anticipation. »

Votre demande d’inscription sur la liste électorale de Papeete a enfin été validée. Quels sont vos objectifs ?
« Je me présente aux élections législatives dans la première circonscription Papeete-Pirae-Arue-Moorea…, parce que nous avons notre projet à défendre à l’Assemblée nationale : celui d’un État souverain associé à la France. Et avec mes deux autres candidats, Tauhiti Nena et Jonathan Tariha’a, ça sera une équipe de jeunes et d’un monsieur qui a de l’expérience. »

C’est un premier pas pour les territoriales qui vont se dérouler l’année d’après ?
« Si la justice ne me coupe pas le cou, je me présenterai, évidemment, mais comme à toutes les autres élections, il faut craindre un inéligibilité. »

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Une inéligibilité de 5 ans selon la décision de justice…
« Mais elle n’est pas encore applicable. Il y a un recours en cassation. »

Vous allez officialiser ces candidatures lors d’un congrès, non plus du Tahoeraa Huiraatira, mais sous la nouvelle appellation ?
« D’abord, le 6 janvier prochain, nous allons présenter officiellement les candidats et leurs suppléants. Et c’est le 29 janvier que nous tiendrons le congrès. Il est limité à 500 participants, mais j’ai demandé une dérogation au haut-commissaire pour que l’on puisse monter à 1 000. Nous attendons sa réponse. »

Que va devenir le parti Tahoeraa Huiraatira ?
« Le Tahoeraa Huiraatira tient toujours. Cela fait 50 ans qu’il existe et il continuera à exister. Mais il va changer de nom, il deviendra le Amuitahiraa o te Nuna’a Maohi, et il va également changer sa ligne politique. Jusqu’à présent et depuis 1984, nous considérons que l’autonomie est arrivée en fin de course, et il faut passer à autre chose si on veut que le pays s’émancipe davantage, et donc c’est la souveraineté. »

Si vous êtes déclaré inéligible, il y aurait un autre candidat ?
« Bien évidemment, le Tahoeraa Huiraatira ne restera pas sans candidat. Nous allons, au moment du congrès, si je ne suis pas candidat, en désigner un autre. Et ça sera comme si c’était moi. »

Quelle est votre position par rapport aux présidentielles qui approchent ?
« Nous n’avons pas encore décidé. Nous le ferons au moment du congrès. »

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué cette année ?
« Ce qui a le plus marqué le pays, c’est l’encours de la dette. Nous avons une dette de 200 milliards. Jamais nous n’avons atteint ce montant-là, et c’est catastrophique ! (…) Si on veut vraiment parler de relance du territoire, il faut des capitaux importants. (…) Et comme vient de le dire le président Macron, la Nation a une dette envers la Polynésie. C’est le moment pour le président Fritch d’aller le trouver et de lui dire : ‘ces 100 milliards supplémentaires de dettes viennent de la maladie, du Covid, c’est accidentel, donc c’est l’État qui devrait les prendre en charge, car ce n’est pas de notre fait. Mais malheureusement, ce n’est pas le cas, et on ne sait pas ce qui va se passer. »

La TVA sociale pour venir au secours de la PSG, qu’en pensez-vous ?
« D’abord, c’est faux. C’est un mensonge de parler de TVA sociale. Parce que si c’était une TVA sociale, on l’aurait mise dans le fonds spécial de la solidarité, or ne c’est pas le cas : on la met dans le pot commun et on ne sait pas quelle sera l’utilisation de cela. Encore une mensonge : puisqu’on dit que la TVA sociale est urgente, importante… pourquoi alors la mettre en action qu’en avril ? (…) »

Vous avez évoqué fixer un quota de migrants ? C’est une priorité pour vous en ces temps de crise sanitaire ?
« Oui, parce que selon nos estimations, il y en 12 400 par an, ce qui fait que dans 10 ans, ils seront 124 400. Nous sommes déjà en difficulté, nous manquons d’emplois, le gouvernement ne crée par d’emplois… que va-t-on faire avec toutes ces personnes qui viennent chez nous ? Ca sera un problème très difficile à résoudre. »

Un dernier mot pour la population ?
« Même si c’est passé, je souhaite à la population un joyeux Noël. Merci pour la confiance que vous nous avez accordés. Nous vous demandons de continuer à nous faire confiance parce que cette année sera une année difficile, chargée d’élections, les présidentielles d’abord, puis les législatives, et l’année d’après, les territoriales. Nous travaillons. Nous viendrons vous rencontrer, vous expliquer notre politique. En attendant, bonne et heureuse année. »

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